Cameroun : non, Maurice Kamto n’a pas abandonné ses militants en prison !


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Maurice Kamto, Cameroun
Maurice Kamto, Cameroun

Me Hyppolite Meli, président du collectif d’avocats Sylvain Souop (une cinquantaine d’avocats) constitué pour défendre les prisonniers politiques du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), dans les villes de Douala, Yaoundé, Bafoussam,…, a, en date du 13 avril 2022, organisé une conférence de presse, à Yaoundé, cité capitale du Cameroun.

Lors de cette rencontre avec les hommes et femmes de média, deux grandes annonces avaient été faites :

  • Maurice Kamto rejoint le collectif d’avocats Sylvain Souop
  • Le collectif d’avocats Sylvain Souop reprend avec la défense des militants incarcérés du MRC.

« Le boss vient de rentrer dans le stade. Le champ politique est le champ politique. Nous y faisons la politique. Le champ du droit est le champ du droit. Nous allons faire le droit. Un nouveau match vient de commencer », a déclaré Me Hyppolite Meli. « J’ai bon espoir qu’en rejoignant les confrères, en m’associant à la procédure, on peut contribuer ensemble à donner une tonalité juridique, judiciaire professionnelle à ce dossier pour que les magistrats civils jugent comme le prescrivent leurs statuts suivant la loi et leur conscience », indique, pour sa part, Maurice Kamto.

« C’est moi qui ai rejoint le collectif. Je crois que le collectif est composé d’excellents avocats qui, probablement, n’avaient pas besoin de renfort », fait savoir Maurice Kamto, précisant que « le dossier est tellement vaste et important que toutes les contributions sont utiles ». Pour rappel, le 22 septembre 2020, la police avait violemment réprimé les marches organisées par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto et par d’autres partis de l’opposition pour réclamer le départ du Président Paul Biya, au pouvoir sans partage depuis près de 39 ans.

Sur les quelque 500 militants et cadres du MRC arrêtés, 124 sont toujours détenus, affirme le parti d’opposition. Les autorités camerounaises ont affirmé à plusieurs reprises que les personnes arrêtées étaient poursuivies notamment pour « tentative d’insurrection ». En septembre 2021, le collectif d’une cinquantaine d’avocats qui les défendaient avait annoncé ne plus être en mesure de le faire. « Le collectif déclarait ne pouvoir s’associer à l’arbitraire et à l’illégalité, et prenait la lourde et délicate décision de son retrait des procédures en cours », avaient-ils écrit dans une déclaration publique. Maître Emmanuel Simh, membre de ce collectif et vice-président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), expliquait pourquoi les avocats avaient pris cette décision qu’il qualifiait de difficile et grave de ne plus assurer leur défense.

« Les avocats se sont retrouvés dans l’impossibilité d’avoir accès à une justice équitable, justifiait-il. La justice, dans les affaires des militants du MRC, obéit simplement au pouvoir politique de Yaoundé qui, pour nous, profite de ces procédures pour régler les comptes politiques à un parti pourtant légalisé. Nous estimons qu’il y a un défaut total d’indépendance, d’impartialité et d’équité des juges camerounais, qu’ils soient juges civils, administratifs ou juges militaires. Et il n’est pas pensable que des civils soient jugés devant la juridiction militaire en dépit des protestations qui ont été faites. Il nous a semblé donc nécessaire en tant qu’avocats de cesser de prêter notre profession à ce que nous considérons finalement comme étant une véritable parodie de justice. Accompagner ces personnes dans ces conditions, c’est pour nous être complices de cette justice qui, en fait, n’en est pas une ».

Et dans une déclaration commune, les détenus concernés annonçaient avoir eux aussi décidé « de ne plus se soumettre à une parodie de jugement ». Sept mois après le retrait, les avocats des prisonniers politiques reviennent devant les prétoires. Ce retour, apprend-on, est à la demande des familles des prisonniers politiques du Mouvement pour la renaissance du Cameroun. Ainsi, les procédures vont quitter le tribunal militaire pour les juridictions civiles.

Selon le parent d’un militant incarcéré, « au moment où le Pr Maurice Kamto, président du MRC et tireur de penalties, revêt sa robe, sans risque de me tromper, les lignes vont bouger. Je me réjouis de ce qu’il ait compris nos doléances. Cela m’amène aussitôt à conclure qu’il n’a pas tourné le dos à ses militants. Mais tel que je connais notre régime, pour ne pas dire notre justice, qui n’applique que ce qui vient d’en haut, ainsi donc, il risquera d’être humilié. Je l’encourage à persévérer, malgré les bâtons qu’on va lui mettre dans les roues ».

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