Les suites juridiques du conflit qui oppose le Nigeria et le Cameroun feront l’objet de l’attention de la Cour internationale de justice (CIJ) à la rentrée prochaine. Enjeu : s’approprier une région riche et un accès à la mer.
La Cour Internationale de Justice (CIJ), qui siège à la Haye, reprendra, en janvier prochain, ses assises concernant le conflit territorial et maritime qui oppose le Cameroun et le Nigeria quant à la péninsule de Bakassi. C’est ce qu’annonçait hier l’agence panafricaine de presse PANA.
La CIJ avait été saisie en mars 1994 par le Cameroun, suite à l’occupation par l’armée nigériane du territoire insulaire entre les deux pays. L’ordonnance de 1996 de la CIJ stipulait l’arrêt immédiat des hostilités. La péninsule de Bakassi est une région d’un millier de km² qui permet d’accéder au port nigérian de Calabar. Elle détermine la maîtrise exclusive des eaux territoriales et de la zone économique d’une région riche en ressources minières et en pétrole.
Un voisin envahissant
Le Nigeria, du fait de sa population, fait quelque peu pression sur son voisin camerounais notamment sur les 1800 km de frontière. Cette situation a atteint son apogée avec l’affaire de la presqu’île de Bakassi.
La faiblesse de l’armée camerounaise, comparée à celle de son voisin, explique le choix de ce pays pour une solution diplomatique. C’est du moins ce que suggère une annexe du procès-verbal de la séance du 7 avril 1998 du Sénat français. De plus, le Cameroun paraît plus disposé à accepter les conclusions de la CIJ que son voisin.
La balance de la justice pourrait pencher du côté camerounais. Le Cameroun accuse, en effet, le Nigeria d’avoir au travers de son attaque violé son territoire, dont les tracés ont été hérités de la colonisation. Ceci alors que le droit international public est immuable sur la question des limites territoriales puisque le territoire est l’un des éléments constitutifs d’un Etat. A notre connaissance, la CIJ n’a encore jamais remis en cause un tracé de frontières.