L’Afrique « est en train de devenir le moteur de la croissance mondiale, au même titre que la Chine, il y a 30 ans ». C’est l’avis de Jafar Hilali, fondateur de Carousel Finance, qui vient de boucler une expédition africaine, notamment au Cameroun, point de départ d’un ambitieux projet, qui consiste à doter l’ensemble des écoles du continent d’un logiciel informatique performant. AFRIK.COM l’a rencontré.
Entretien
AFRIK.COM : Bonjour monsieur Hilali, vous êtes le fondateur de Carousel Finance. Vous revenez d’un périple en Afrique, quel en était le but ?
Jafar HILALI : Bonjour, je suis en effet le fondateur et l’un des dirigeants de Carousel Finance SA, société basée à Genève et à Hong Kong. Nous connaissons bien le continent africain avec qui nous travaillons depuis de nombreuses années dans différentes thématiques : investissement dans des PME, Corporate Finance et matières premières. Nous suivons de près les besoins de nos clients à qui nous demandons d’accepter notre philosophie concernant l’Afrique.
Nous sommes convaincus que nous vivons un tournant majeur sur ce continent, qui, pour nous, est en train de devenir le moteur de la croissance mondiale, au même titre que la Chine, il y a 30 ans. Les dirigeants et les peuples des différents pays africains sont clairement dans cette dynamique et nous pouvons le constater dans l’ensemble des pays, par les projets d’infrastructures, les projets culturels et le discours des différents peuples pour créer les conditions de l’accélération de la modernité dans tous les secteurs (éducation, hôpitaux, télécoms, culturels et économiques). La stabilité découlera de la bonne réalisation de ces projets.
Nous avons pu nous mettre d’accord avec un pool d’investisseurs russes de premier ordre, ainsi que les autorités de la fédération de la Russie pour nous accompagner dans le développement économique et culturel de certains pays africains. Nous avons commencé avec la société New cloud technology qui est l’éditeur informatique de la solution Myoffice, concurrent de Microsoft office pour les outils de bureautique. A l’image de ce qui se fait en Russie, notre mission est d’abord d’offrir ce logiciel à l’ensemble des écoles du continent pour ensuite se développer sur la partie commerciale.
Notre but est de créer une relation à long terme avec chacun de ces pays et un geste commercial nous paraissait indispensable pour établir des relations fortes. Notre vision est que les Africains sont les futurs clients de nos produits et qu’une bonne maîtrise de nos outils sera inévitablement un investissement judicieux de notre côté, en plus de la joie d’aider à la transformation digitale pour les enfants africains.
AFRIK.COM : La cérémonie officielle était sans nul doute l’aboutissement de longues négociations, sur quoi cela a-t-il débouché ?
Jafar HILALI : Nous avons commencé par un pays que nous connaissons bien, le Cameroun, avec qui nous avons des relations amicales très importantes. Nous sommes fiers d’avoir pu réaliser cette donation, lors de cette cérémonie officielle, dans l’école de Bastos, à Yaoundé, en présence d’écoliers, d’enseignants et d’officiels. Ça a été effectivement un long travail d’intégration qui a pris deux ans notamment en raison de la situation sanitaire. Cette cérémonie a pu célébrer cet accord dans un esprit de joie partagée qui a pu renforcer nos relations amicales et fraternelles.
La suite maintenant est le déploiement, dans le reste du pays, de cette solution et le ministère des Télécom est la solution pour une intégration optimale des systèmes informatiques et de la sécurisation à travers des data center. Nos partenaires russes acceptent de former les équipes camerounaises et de mettre en exécution le transfert de technologie. Je précise que le ministère des Télécom a déjà finalisé de nombreux chantiers (câbles, fibres optiques …) avec ses équipes sur place qui sont d’une compétence incroyable, avec qui nous sommes très heureux de collaborer pour nous développer.
AFRIK.COM : Quels sont les pays qui devraient, à court et moyen terme, bénéficier de ce dispositif ?
Jafar HILALI : Le Sénégal, la République de Guinée Conakry, la Gambie, Djibouti et je pense l’ensemble du continent. Nous espérons pouvoir intégrer Myoffice solution avant le sommet Afrique-Russie de 2022 auquel nous participerons. Les relations avancent très vite car la demande est très forte et nous tenons à remercier encore une fois le Cameroun à travers son Premier ministre, Joseph Dion Ngute, ainsi que son ministre de l’Education, Laurent Serge Etoundi Ngoa, sans qui rien de ce projet n’aurait pu se faire aussi rapidement.
AFRIK.COM : Pourquoi cet engouement pour le continent africain ?
Jafar HILALI : Avant tout, pour des questions personnelles je suis Africain et je veux participer à la modernisation du continent. Il faut aussi avoir une vision économique cohérente et savoir accompagner, au bon moment, le développement, avec ces partenaires russes et d’autres, aux quatre coins du globe, qui bénéficieront aux économies locales où les compétences sont partout maintenant.
