Cameroun : MRC, une démission qui flaire l’opportunisme


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Maurice Kamto, patron du MRC
Maurice Kamto, patron du MRC

La nouvelle aura pris tous les Camerounais, en l’occurrence, les militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) de cours. Le président régional du parti dans l’Est, David Godri Ndanga, a démissionné pour passer dans le camp adverse, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) du Président Paul Biya.

C’est à l’occasion du meeting de lancement de la campagne du RDPC, le 25 janvier dernier, pour le compte des Législatives du 9 février, que David Godri Ndanga a fait l’annonce de sa démission du parti de Maurice Kamto pour celui de Paul Biya. « Chers frères et sœurs ! Je suis venu, ce jour, vous dire que je démissionne du MRC pour le RDPC. En ma qualité de président régional, je dis au revoir à ce parti politique de l’opposition », lance-t-il, sans ambages.

Selon les propos du désormais ex-président régional du MRC dans l’Est, sa démission vient en réaction au fait que son honneur a été bafoué au sein du parti : « On ne bafoue pas l’honneur des fils de l’Est. Car l’honneur est sacré, malgré notre pauvreté », clame-t-il, avant de poursuivre : « La veille de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018 à 20h30, j’ai reçu un peu plus de 8 400 000 F CFA du trésorier national adjoint du MRC pour battre campagne dans toute la région. Cette somme a été gérée de manière adéquate en fonction du nombre de bureaux de vote et à raison de 5 000 F CFA par scrutateur », détaille David Godri Ndanga.

I va plus loin, soulignant : « Malgré le score que nous avons réalisé, j’ai été surpris d’apprendre qu’il y a eu opacité dans la gestion de cet argent. Une somme en réalité qui ne pouvait même pas permettre de battre campagne dans une commune. Un procès en sorcellerie qui m’a vraiment choqué. Nonobstant les appels à manifestations lancés par le directoire national, vous avez dû constater que l’Est était calme. J’ai dit zéro marche dans cette région et nous n’avons pas marché », justifie le démissionnaire.

Mais pourquoi avoir attendu maintenant, soit plus d’un an après les faits qui lui sont reprochés pour rendre le tablier ? Pourquoi avoir attendu le lancement de la campagne pour les Législatives que le MRC a décidé de boycotter pour abandonner le parti et passer dans le camp adverse ?
Tout porte à croire que les véritables raisons de la transhumance de celui qui fut l’un des plus hauts responsables du parti de Maurice Kamto sont ailleurs.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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