Alors qu’officiellement, le maire de la ville de Buéa, au Cameroun, « Patrick Ekema est mort de suites d’un arrêt cardiaque » dans la nuit de samedi à dimanche, d’autres voix s’élèvent pour évoquer un décès par empoisonnement.
La nouvelle s’est répandue comme une trainée de poudre dans la ville de Buéa, région anglophone du Sud-Ouest, cette matinée du dimanche 27 octobre 2019 avant de se confirmer autour de 9 heures. Le malaise est survenu dans la soirée de samedi. Transporté à la Clinique Edimed à Douala, il a rendu l’âme dans la nuit de samedi à dimanche.
Une nouvelle qui a laissé aussi bien les habitants que le personnel de la commune dans l’émoi : « Une chose qui me dépasse parce que moi je ne sais pas comment on doit continuer à travailler sans lui. Il était comme le baobab ici à Buéa et tout le monde le connait », s’accable le secrétaire général de la commune de Buéa au micro de la chaîne nationale Crtv (Cameroon radio television).
Malgré l’annonce de la mort de celui qui était jusque-là le maire de Buéa, le personnel n’y croyait pas : « En venant ici au bureau, je trouve que l’officier judiciaire est en train de sceller le bureau. C’est en ce moment que j’ai été convaincu que c’est fini ; que mon boss n’est plus là », se désole l’un des proches collaborateurs du défunt.
Cependant, sur les circonstances de sa mort, il y a des voix discordantes. Contrairement à la raison officielle du décès, d’autres parlent d’empoisonnement. Le maire qui avait été pris pour cible par des séparatistes aurait succombé des suites d’un empoisonnement. Pour l’heure, rien ne confirme cette rumeur.
Durant la crise anglophone, le maire de Buéa s’est construit une réputation. En effet, Patrick Ekema (46 ans), membre du RDPC (parti au pouvoir), a souvent mis en échec les séparatistes dans leur volonté d’instaurer des opérations « villes mortes » dans sa ville. En effet, le maire n’hésitait pas à faire sceller les magasins qui refusaient d’ouvrir pour se conformer au mot d’ordre décrété par les séparatistes. Ces méthodes n’étaient pas partagées par toutes les populations.
Par ailleurs, pour pallier le manque de taxis dans la ville lors des « ghost town », Patrick Ekema fournissait des taxis à sa ville. Cette disparition sonne comme la perte d’un acteur majeur de la crise qui secoue les régions anglophones du Cameroun depuis fin 2016.