L’atelier a été ouvert par les prises de parole de la Représentante régionale de l’UNESCO, Ana Elisa Santana De Afonso, l’attaché de coopération de l’ambassade de France, Serge Graziani et le secrétaire général de la Commission Nationale Camerounaise pour l’UNESCO, Sally Mairiga.
L’atelier a débuté par une présentation des nouvelles orientations mondiales et des outils d’information sur les VGMS élaboré par l’UNESCO et ONU-Femmes, suivie de la restitution de l’étude sous quatre points d’analyse majeurs :
– le contenu des programmes enseignés aux élèves ;
– la formation des enseignants ;
– l’environnement politique et stratégique ;
– la règlementation scolaire en vigueur.
L’étude s’est notamment concentrée sur les acquis, les bonnes pratiques mais aussi les insuffisances à corriger dans l’ensemble de ces niveaux. A ce titre, l’UNESCO a présenté son outil d’analyse et de visualisation (AnImRS), permettant de systématiser l’analyse des données collectées.
Les participants ont ensuite eu l’occasion d’échanger et de débattre sur l’état des lieux réalisé par l’UNESCO. On pourra notamment retenir l’intérêt des inspecteurs des Ministères de l’éducation de Base (MINEDUB) et des Enseignements Secondaires (MINESEC) pour l’enjeu des violences en milieu scolaire. L’ensemble des recommandations émises sera utile à l’UNESCO pour identifier au mieux les voies et moyens pour renforcer les capacités du système éducatif camerounais à davantage prévenir les VGMS.
Cet atelier a connu la participation de nombreux ministères (MIENDUB, MINESEC, MINSANTE, MINPROFF…) et les échanges constructifs qui ont animé les deux journées montrent bien l’implication de tous les acteurs pour la réussite de ce projet. L’Ambassade de France remercie tous les participants et félicite l’UNESCO pour la qualité du travail mené.
Le projet VGMS a connu avec cet atelier de restitution, sa première véritable activité de terrain au Cameroun. L’atelier de lancement officiel sera organisé dans les prochaines semaines dans l’un des établissements sélectionnés, à savoir le complexe scolaire Tsinga, l’école bilingue d’Ekoudou et l’école publique de Messa.
Les violences liées au genre constituent une violation grave des droits de l’Homme et l’une des pires manifestations des inégalités entre les sexes. L’école, qui devrait être un espace sûr et accessible à tous les garçons et à toutes les filles, peut devenir un lieu où les enfants sont exposés à diverses formes de violences liées au genre. On parle alors de « violences liées au genre en milieu scolaire » (VGMS). Ces VGMS représentent aujourd’hui l’un des principaux obstacles à la réalisation de l’objectif de parité filles-garçons à tous les niveaux d’enseignement. Touchant principalement les filles, elles expliquent en partie le différentiel entre les filles et les garçons dans l’achèvement du cycle primaire, la transition et l’achèvement du cycle secondaire, en particulier en Afrique subsaharienne.
La France est à l’origine d’une mobilisation internationale importante sur les VGMS aux côtés de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) et de l’Initiative des Nations Unies pour l’éducation des filles (UNGEI). Elle a porté une résolution sur la lutte contre les VGMS adoptée à l’unanimité du Conseil exécutif de l’UNESCO en avril 2015 dans laquelle elle invite l’UNESCO et ses Etats membres à faire de la lutte contre les VGMS une priorité de leurs politiques de coopération et de développement ; à concevoir, soutenir et mettre en place des politiques et des plans d’action nationaux ; et à renforcer les partenariats, la recherche, les échanges de bonnes pratiques et d’expériences sur cette problématique.
Ce Fonds de Solidarité Prioritaire (FSP) constitue la concrétisation programmatique de l’engagement de la France. Le Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères a ciblé trois pays (Cameroun, Sénégal, Togo), particulièrement touchés par ce phénomène. Sur une durée de 2 ans et un budget de 1.500.000 €, les actions de ce FSP porteront sur le renforcement des capacités des systèmes éducatifs, la mobilisation communautaire et le plaidoyer, et la mise en place de systèmes locaux de protection et suivi des victimes. Les partenaires de mise en œuvre sont l’UNICEF, l’UNESCO et PLAN International France.