Au Cameroun où l’homosexualité est réprimée par la loi pénale, Me Alice Nkom, une avocate et activiste des droits de l’homme, pourrait être inquiétée par la justice, pour avoir reçu un financement de l’Union européenne, dans le cadre de l’Association de défense des homosexuels (Adefho), dont elle est la fondatrice.
Un représentant du ministère camerounais de la Communication aurait suggéré dimanche, qu’en acceptant l’aide de l’UE, Alice Nkom, s’est rendue coupable de « crimes contre la loi camerounaise, la souveraineté et l’indépendance du Cameroun », a écrit lundi Yagg.com, qui cite un post du militant humanitaire Mark Canavera publié sur The Huffington Post.
Un autre Camerounais se présentant comme un journaliste a également écrit un texte repris par certains sites d’informations locales, accusant les autorités de Yaoundé de « connivence passive » vis-à-vis de la « gangrène » de l’homosexualité et appellant les jeunes à manifester devant la représentation de l’Union européenne à Yaoundé, si les financements accordés à l’association de Me Nkom ne sont pas annulés ou interceptés.
Un autre groupe dénommé « Rassemblement de la jeunesse camerounaise » a lancé une véritable fatwa contre les homosexuels, invitant à les « traquer et dénoncer sans pitié aucune. » De son côté, l’association française Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres a demandé aux institutions françaises et internationales « de veiller à la sécurité » de l’avocate et « d’intervenir avant qu’elle ne soit inquiétée ».