À peine libéré de prison, l’opposant camerounais Maurice Kamto prévient le Président Paul Biya que « la résistance nationale va se poursuivre dans les formes et les modalités que nous indiquerons le moment venu », demandant la libération de tous les prisonniers politiques, y compris celle de leaders séparatistes anglophones, comme Sisiku Ayuk Tabe. Extraits de son entretien avec RFI
Revenant sur le grand dialogue national, Maurice Kamto de dire son indignation. « Fallait-il attendre près de 3 000 morts, quelque un million de déplacés internes, près de 40 000 réfugiés au Nigeria, 300 villages rasés, trois années de scolarité perdues, des pans entiers de l’économique effondrés, pour venir servir une solution qui est contenue dans la Constitution de 1996 ? Donc il n’y a rien de nouveau ».
L’opposant qui dit son souhait de voir les conclusions issues de cette rencontre « satisfaisantes pour ceux qui ont pris les armes ou en tout cas pour les contestataires des régions du nord-ouest et du sud-ouest », coupe court : « Le dialogue attendu n’a pas eu lieu ». Mieux, dit-il, « je constate que la situation s’est plutôt aggravée sur le terrain. Je dis que, quelle que soit la solution que l’on veut retenir, au final, il faut discuter franchement avec les gens ». Pour lui, « partout ailleurs, face à une crise, on appelle les acteurs de la crise autour d’une table », a déploré Maurice Kamto.
L’opposant camerounais n’a pas oublié de mettre en garde Paul Biya : « on discute dans le but de trouver une solution et non pas dans le but de faire une manœuvre, de faire de la ruse politique. Il y a des choses sur lesquelles on ne fait pas de la ruse politique (…). Je crois que le point important, c’est l’impératif de la réforme consensuelle du Code électoral dans notre pays, avant les toutes prochaines élections. Si on ne le fait pas, on va aller au-devant de crises électorales multiples.