À Douala, dans la matinée du samedi 2 novembre, la résidence de Jean-Michel Nintcheu, dirigeant du Front pour le changement du Cameroun (FCC), a été encerclée par les forces de sécurité. Prévue pour abriter une réunion du comité directeur du parti, sa résidence a été entourée par « des gendarmes et policiers de l’unité anti-terroriste », selon des représentants du FCC.
L’après-Paul Biya se dessine-t-il déjà au Cameroun ? La répression contre les voix de l’opposition n’est pas un phénomène isolé. Le gouvernement intensifie également ses pressions sur Maurice Kamto, autre figure emblématique de l’opposition, et son parti, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC). Depuis les élections contestées de 2018, Kamto et ses partisans sont régulièrement confrontés à des arrestations et des interdictions de manifestations, marquant une répression persistante.
Le FCC maintient sa mobilisation
Pour Jean-Robert Wafo, porte-parole du FCC, le régime cherche à écraser toute opposition significative. Ce déploiement fait suite au retour du Président Paul Biya après deux mois d’absence, alimentant les spéculations sur son état de santé. « Les autorités montrent des signes de fébrilité à l’approche de l’après-Biya. Elles tentent de neutraliser les acteurs politiques clés pour contrôler cette transition qui pourrait être particulièrement tendue », a-t-il expliqué.
Malgré l’intimidation, le FCC maintient sa mobilisation. « Le FCC a tenu sa réunion, abordant des sujets cruciaux pour notre action politique. Nous resterons fermes dans la défense des droits du peuple camerounais, sans nous laisser intimider par cette répression croissante », a souligné Wafo. Le parti de Maurice Kamto, quant à lui, continue de dénoncer l’acharnement dont il fait l’objet, déterminé à œuvrer pour le changement malgré les obstacles.