Madame Delphine Couveinhes Matsumoto, spécialiste de programme « droits de l’Homme » à l’Organisation internationale de la Francophonie, en collaboration avec le Centre des Nations Unies pour les Droits de l’Homme et la Démocratie en Afrique Centrale (CNUDHD-AC), a organisé du 28 au 29 août 2018 à Douala, les consultations sous régionales sur les « Droits et l’homme et Entreprises » et dont le thème était : « Les pratiques des entreprises de l’Afrique Centrale à la lumière des principes directeurs des Nations Unies sur les entreprises et les droits de l’homme ». A l’issue de cette rencontre de deux jours, elle se livre avec plaisir aux préoccupations d’Afrik.com.
Afrik.com : Qui est Madame Delphine Couveinhes Matsumoto?
Delphine Couveinhes : Docteure en droit international public de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Delphine Couveinhes Matsumoto a concentré ses recherches sur l’exploitation des ressources naturelles et ses conséquences sur les droits de l’Homme, en particulier des peuples autochtones. Elle a travaillé au Ministère des affaires étrangères français à la Direction de la coopération internationale et du développement et à l’Ambassade de France à Quito, et a rejoint l’Organisation internationale de la Francophonie en 2010. Depuis, elle participe à la mise en œuvre de la stratégie et de la coopération en matière de droits de l’Homme, et suit notamment les thématiques des droits de l’enfant, la responsabilité sociale des entreprises en matière de droits de l’Homme, la lutte contre la torture et le programme de renforcement des capacités des institutions nationales des droits de l’Homme dans l’espace francophone.
Afrik.com : Du 28 au 29 août 2018, en collaboration avec le Centre des Nations Unies pour les Droits de l’Homme et la Démocratie en Afrique Centrale (CNUDHD-AC), vous avez organisé les consultations sous régionales sur les « Droits et l’homme et Entreprises » et dont le thème était : « Les pratiques des entreprises de l’Afrique Centrale à la lumière des principes directeurs des Nations Unies sur les entreprises et les droits de l’homme ». Alors, quel était le but ?
Delphine Couveinhes : L’objectif de l’atelier était de faire un état des lieux des engagements pris par les entreprises dans le domaine des droits de l’Homme grâce aux précédentes sessions de sensibilisation aux Principes directeurs des Nations unies sur les entreprises et les droits de l’Homme », de partager les expériences et de consolider leurs engagements et les initiatives prises en matière de responsabilité sociale des entreprises (RSE).
Afrik.com : Que peut-on retenir des thèmes qui ont été développés ?
Delphine Couveinhes : Tout d’abord, nous pouvons retenir qu’il y a un besoin de concilier le monde des affaires et celui des droits de l’Homme et de plus échanger sur des préoccupations communes.
Ensuite, nous pouvons également noter les initiatives des entreprises dans le domaine de la responsabilité sociale des entreprises et la nécessité de mieux intégrer la dimension « droits de l’Homme » dans la stratégie globale de l’entreprise, dans les mesures opérationnelles. Ces mesures peuvent être le développement de politique sectorielle, par exemple sur la lutte contre les discriminations et le harcèlement, l’égalité femmes-hommes, mais également des actions propres sur l’interdiction du travail des enfants, la mise en place de représentant du personnel, ou encore des actions de sensibilisation des cadres et des salariés aux droits de l’Homme.
Afrik.com : Qui était concerné ?
Delphine Couveinhes : Les entreprises, les organisations patronales, les institutions nationales des droits de l’Homme, et la société civile.
Afrik.com : Qu’attendez-vous des participants à cette rencontre?
Delphine Couveinhes : Les participants ont proposé des recommandations qui permettront de guider le travail à effectuer. Nous espérons que les entreprises poursuivront les efforts pour mieux intégrer les droits de l’Homme dans leurs politiques et actions sur le terrain.
Afrik.com : Quel sentiment vous anime-t-il au terme de cette rencontre ?
Delphine Couveinhes : Les échanges ont été très riches. Les entreprises présentes ont partagé des initiatives très intéressantes et se sont montrées mobilisées sur la question de la responsabilité sociale des entreprises.