Les ravisseurs qui ont enlevé dix personnes (sept Français, deux Camerounais et un Tunisien) fin octobre au large de la péninsule de Bakassi, dans l’ouest du Cameroun, ont relaxé, mardi, leurs prisonniers.
« J’exprime ma satisfaction et mon soulagement après la libération des dix marins de la société Bourbon – 7 ressortissants français, 2 Camerounais, 1 Tunisien –, pris en otage le 31 octobre au large de la presqu’île de Bakassi au Cameroun », a déclaré Bernard Kouchner, le ministre des Affaires étrangères. « J’exprime ma gratitude aux autorités camerounaises et en particulier au président Paul Biya dont la mobilisation constante a permis la libération des dix otages », a ajouté M. Kouchner.
Un dirigeant des Bakassi Freedom Fighters (BFF) a, par la suite, confirmé par téléphone la libération des otages à l’AFP. « Les otages sont libres », a affirmé le général AG Basuo, chef du Conseil de sécurité et défense du delta du Niger (NDDSC), dont font partie les BFF qui avaient revendiqué l’enlèvement. L’organisation avait kidnappé les dix personnes alors qu’elles se trouvaient au bord d’un navire travaillant dans le secteur pétrolier.
Selon une source diplomatique à Yaoundé contactée par L’AFP, les ex-otages devraient arriver dans la soirée de mardi dans la capitale camerounaise et les Français repartir vers l’Hexagone « dans la nuit ».
Ni le ministère français des affaires étrangères, ni le gouvernement camerounais n’ont donné de précisions sur les conditions de cette libération ni sur le lieu où se trouvait les otages. Les BFF avaient revendiqué l’enlèvement et avaient, dans un premier temps, menacé de tuer les otages « un par un », avant de « changer d’avis » le 1er novembre. Ils avaient ensuite indiqué être prêst à les garder jusqu’à l’ouverture de négociations avec Yaoundé.
La péninsule de Bakassi, dans le delta du fleuve Niger, dont les eaux sont potentiellement riches en pétrole et gaz, a été rétrocédée au Cameroun par le Nigeria le 14 août, après quinze ans de querelles frontalières. Les BFF s’élèvent contre cette décision. Ils estiment que cette rétrocession s’est faite sans consulter les populations locales.
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