Cameroun : les autorités intensifient la lutte contre les bandes organisées à Douala


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Camion de la police Cameroun
Camion de la police Cameroun

Face à la recrudescence des attaques violentes menées par des bandes organisées à Douala, au Cameroun, les forces de l’ordre ont renforcé les contrôles de sécurité dans plusieurs quartiers sensibles. Depuis début octobre 2024, des gendarmes et policiers filtrent les passants et fouillent les véhicules suspects dans les zones à haut risque, notamment les lieux de forte affluence et les foyers de criminalité.

Cette mobilisation fait suite à une série d’agressions attribuées aux bandes de jeunes appelées localement « microbes », qui sévissent, depuis plusieurs semaines, dans les quartiers de Bali, Bonapriso, et plus récemment à Cité des Palmiers. Lors de leur dernière attaque, ces groupes armés ont pris pour cible des débits de boissons, semant la terreur parmi les habitants du Cameroun.

« Armés de couteaux, de haches et de gourdins »

Récemment, ils ont fait une victime lors de l’agression dans un bar de la Cité des Palmiers. Quatre personnes ont été grièvement blessées lors de cette attaque, et les victimes sont toujours sous le choc. Un autre témoin relate la violence de la scène : « Ils étaient armés de couteaux, de haches et de gourdins. Ils ont coupé le bras d’un vieil homme qui refusait de donner son téléphone ».

La brutalité de ces attaques, notamment l’assassinat d’un homme le 20 septembre dernier, alimente un climat de peur généralisée dans la ville. Les habitants de Douala vivent désormais dans la crainte constante. « On ne peut plus sortir après 20 heures. Dès 18 heures, on est cloîtrés chez nous », confie une résidente, épuisée par l’insécurité. Ce sentiment d’impuissance est partagé par de nombreux Doualais, qui dénoncent une détérioration rapide de leur qualité de vie.

Menaces de poursuites contre certains parents

Pour contrer cette vague de violence, les autorités ont mis en place 15 points de contrôle permanents dans les quartiers les plus touchés. Samuel Dieudonné Ivaha, gouverneur de la région du Littoral, a averti que les parents protégeant les jeunes criminels seraient tenus responsables et poursuivis. « Il n’y aura aucune pitié », a-t-il martelé, appelant à la coopération de la population.

Un expert en sécurité est d’avis que ce phénomène des « microbes » reflète un profond malaise social. En parallèle, des opérations de répression visent la vente de carburant de contrebande et la circulation de substances illicites, afin de désamorcer d’autres formes de criminalité qui nourrissent l’insécurité croissante à Douala.

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