Alors que le Cameroun attend ses premières élections sénatoriales, prévues pour le 14 avril prochain, les origines du futur président du Sénat fait débat au sein de la population camerounaise.
(De notre correspondant)
Le 14 avril prochain, le Cameroun connaitra le nom de ses 70 sénateurs élus, et de 30 autres nommés par le chef de l’Etat. Ils constitueront alors le Sénat, la chambre haute du Parlement. Mais avant la tenue de cette élection historique, l’origine du prochain président de cette chambre préoccupe déjà de nombreux Camerounais.
« J’espère que le prochain président du sénat ne sera pas originaire du nord, encore moins du sud ou du centre. Car tous les postes sont actuellement occupés par ces derniers, à tous les niveaux de responsabilités » , s’inquiète Claude, un Camerounais originaire de l’ouest. D’un autre coté, Oscar G , originaire du centre croit déjà détenir la réponse : « Les nordistes prendront le sénat et vont remettre l’Assemblée nationale aux ressortissants du Littoral ».
Dans les états-major des partis politiques qui prendront part à cette élection, c’est ce siège du président du Sénat qui attise les convoitises. Et les guerres de positionnement battent leur plein. Selon la constitution de 1996, l’intérim du Président de la République est exercé de plein droit, jusqu’à l’élection du nouveau Président de la République, par le Président du Sénat. Et si ce dernier est, à son tour empêché, c’est à son suppléant suivant que revient l’ordre de préséance du Sénat.
De la discrimination positive
Plus de 250 ethnies organisées sur 10 régions cohabitent au Cameroun depuis son indépendance en 1960. En vue de maintenir son équilibre, une notion d’équilibre régionale inventée par le président Ahidjo sous-tend toute l’organisation de la vie politique, sociale et économique. A titre illustratif, le poste de Premier ministre est acquis aux anglophones depuis plus de vingt-ans.
Cette recherche d’équilibre s’étend jusqu’au domaine éducatif. Ce qui est également observable au niveau des concours pour accéder dans des grandes écoles publiques « Lors des concours, ce n’est pas toujours ceux qui ont les meilleures notes qui réussissent. Parfois, vous avez 15 de moyenne, vous échouez tandis qu’un autre candidat avec 10 de moyenne est admis », nous confie un responsable dans un ministère.
Sur le plan politique, les réjouissances populaires et des motions de soutien accompagnent chaque nomination de responsables à un poste ministériel. L’on a souvent vu circuler des pétitions pour solliciter la nomination d’un fils du terroir. « Au vu des ces particularités, et compte tenu du régime qui est en place depuis plusieurs années, l’identité du futur président du Sénat constitue un élément essentiel pour ceux qui veulent savoir qui est le dauphin du président Biya, analyse Yvan Bango, observateur politique.