L’esplanade de la chefferie Supérieure du Canton Bassa, située à Ndogbong, dans le 5ème arrondissement de la ville de Douala, a connu une affluence inhabituelle du 4 au 5 mars 2022. Et pour cause, le peuple Bassa du Wouri fêtait la première édition de sa culture baptisée « commémoration des ancêtres bienfaisants » et l’hommage à l’un de ses fils Epoupa Bossambo Valentin, maire de la Commune d’arrondissement de Douala 3ème.
Selon Sa Majesté Mbodi Epée Gaston, Chef Supérieur du Canton Bassa, « la fête du peuple Bassa du Wouri n’est autre que le partage des moments de souvenirs. Souvenirs de l’histoire de l’humanité en général, mais particulièrement de l’histoire d’une tribu, d’un peuple. Un peuple dont l’histoire migratoire a connu plusieurs étapes et péripéties avant son établissement sur les berges du Wouri, il y a plusieurs siècles. Un peuple qui, hier conquérant, aujourd’hui résiliant, grâce à Dieu. Le sens que nous donnons à cet événement est un grand rassemblement pour marquer un nouveau départ, pour rallumer le flambeau donc la lumière ne devrait plus s’éteindre, un rassemblement pour réaffirmer une fois pour toute, l’identité donc les ancêtres nous ont laissés ».
« Ce rassemblement marque un nouveau départ, une nouvelle ère, pour des lendemains meilleurs. Pour amorcer cette nouvelle marche, nous devons nous connaître. Pour nous connaître, nous devons interroger notre arbre généalogique, c’est-à-dire, notre passé ; ce sont nos ancêtres, leur histoire. C’est pourquoi, ce rassemblement, qui se tiendra tous les deux ans, se veut désormais des moments et des périodes de réflexions, de prise de conscience et d’actions. Il doit précéder des moments de souvenirs et de reconnaissance, d’où la commémoration de la mémoire des bâtisseurs de notre espace vital, la fête de souvenir de Dikombo i Nsaa, i Ngombolo,i Ntock, i Mbock, i Mbim », a poursuivi Sa Majesté Mbodi Epée Gaston.
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« La fête du souvenir, nous devons les commémorer, les invoquer, réveiller et activer leurs esprits pour qu’ils soient avec nous et nous accompagnent toujours dans cette nouvelle marche rénovatrice, prospective et heureuse. Les ancêtres bienfaisants furent des visionnaires, en laissant un héritage béni, donc le charisme a rayonné hier, rayonne aujourd’hui et doit continuer de rayonner demain, car le Wouri est l’avenir du Cameroun sur tous les plans », a en outre ajouté le Chef Supérieur du Canton Bassa.
Lors de cette 1ère édition très courue, on a noté la présence des autorités administratives, politiques, traditionnelles et religieuses, il y a eu entre autres, l’exécution de l’hymne de commémoration de cette 1ère édition, des animations diverses, le dépôt de gerbes de fleurs dans les cimetières des 22 villages du Canton, la construction d’une demeure aux ancêtres bienfaisants, un culte d’action de grâce, l’hommage à une élite du peuple Nsaa du Wouri, une remise de prix aux artistes, une table ronde sur l’histoire du peuple Bassa du Wouri.
Parlant des Bassa, c’est un peuple bantou d’Afrique Centrale vivant au Cameroun, dans les régions du Centre, du Littoral et du Sud. On les retrouve dans les départements du Nyong-et-Kéllé, de la Sanaga-Maritime, du Nkam, du Wouri et de l’Océan. Plusieurs ethnies du Cameroun sont liées aux Bassa, il s’agit des Ewondo, Eton, Manguissa, Yambassa et Bafia entre autres. Le peuple Bassa est considéré de nos jours comme étant basé essentiellement au Cameroun et originaire de Ngog Lituba. Plusieurs sous-groupes se sont constitués depuis leur départ de ce lieu mythique.
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