La fête traditionnelle du peuple Mabi de Kribi, autrement appelée « Nguma Mabi », s’est déroulée du 11 au 16 décembre dernier dans la cité balnéaire de Kribi. Une belle opportunité de retrouvailles et d’un retour aux sources.
Comme chaque 15 décembre, la communauté Mabi a tenu à sacrifier au rituel. Il s’agit en effet de célébrer sa fête traditionnelle, le Nguma Mabi, où les filles et fils de cette composante ethnique se retrouvent, le temps d’un évènement à Kribi, pour communier avec les garants de la tradition que sont les chefs traditionnels et exprimer, à travers jeux et attractions divers, un repli identitaire.
De tradition populaire, cette fête à laquelle on reconnaît des articulations multiples, à l’instar du sport nautique, les conférences-débats, l’élection d’une Miss, les danses traditionnelles, la gastronomie locale, les contes et légendes Mabi, les rencontres intergénérationnelles, sans oublier le carnaval, est, depuis trois ans, secouée par un fort vent de dissension, qu’entretiennent les politiques, lesquels ont décidé de fragiliser le Nguma, foulant aux pieds l’esprit des résolutions du colloque des décideurs, des 3 et 4 février 1999, qui définissait le champ d’expression du Nguma Mabi.
Ouvert le 11 décembre 2021 par une marche sportive à travers les rues de la ville, le festival a permis de vivre six journées et soirées intenses. Tous les soirs, le village du Nguma, construit sur la plage de Ngoye, recevait un ou plusieurs artistes de grande renommée qui tenaient le public en haleine pendant de longues heures.
Comme chaque année, l’apothéose c’était le 16 décembre pour une journée commencée par un grand défilé carnaval à travers les rues de Kribi et achevée par une riche cérémonie de clôture au cours de laquelle le célèbre « homme poisson » a, cette année ramené une tortue vivante véhiculant un message venu des profondeurs de l’océan et dont l’interprétation faite par les ritualistes indique la nécessité d’unité entre les fils et filles Mabi.
Les Mabi ou Mabea, sont un peuple d’Afrique centrale que l’on retrouve au Cameroun dans la région du Sud, le département de l’océan, ainsi que dans les villes de Kribi et Campo. Les Mabi font partie du grand groupe Kwasio constitué des Mvumbo (Ngumba), des Bisio (Guinée équatoriale) et des Shiwa ou Makina (Gabon).
Le pays de Samuel Eto’o a un riche patrimoine culturel. Et le visiteur a l’embarras de choix, car il y a entre autres, les festivals culturels tels que le ‘’Ngondo’’ (chez les Sawa au Littoral), le ‘’Nguma Mabi’’ (chez les Mabi à Kribi), le ‘’Mayi’’ (chez les Batanga, clan Banôh à Kribi), le ‘’February’’ (chez les Batanga, clan Bapuku à Kribi), le ‘’Ngouon’’ (chez les Bamoun à l’Ouest), la fête de la crevette d’orée (chez les Mabi à Kribi), le ‘’So’o’’ (chez les Beti au Centre), la fête du cop (chef les Toupouri à l’Extrême-Nord), le ‘’Nyem-nyem’’ (…), le ‘’Medumba’’ (chez les Bangangté), le ‘’Nyang Nyang’’ (chez les Bafoussam), le ‘’Guma’’ (au Nord), etc.
