Cameroun : le ministre des Finances lance le budget 2023 à Douala


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Louis Paul Motaze, ministre camerounais des Finances
Louis Paul Motaze, ministre camerounais des Finances

Louis Paul Motaze, ministre camerounais des Finances, accompagné de ses proches collaborateurs, a procédé, ce jour 16 janvier, à l’hôtel Best Western de Douala, au lancement du budget 2023 de l’État du Cameroun.

Il faut signaler qu’après Garoua en 2022, c’est Douala, capitale économique qui a eu l’insigne honneur d’abriter cette cérémonie. D’où la présence des autorités, des gestionnaires de crédit, de nombreux opérateurs économiques, tous secteurs confondus, venus être témoins de ce pan de l’histoire de notre pays.

Pour le Minfi (ministre des Finances), « ce budget a été élaboré dans un contexte marqué par le ralentissement de la croissance économique mondiale dont le taux projeté en 2023 est de 2,7% sur le plan international. L’inflation devrait diminuer pour s’établir à 6,5% du fait des politiques monétaires désinflationnistes mises en place par les banques centrales. La même diminution est attendue en zone CEMAC, où ce taux est projeté à 3,3% ». «  Le budget 2023 s’équilibre en recettes et dépenses à 6 329,3 milliards de FCFA », a-t-il conclu.

Reconstruction des régions en proie à la crise sécuritaire

De manière globale, les recettes internes et les dons sont projetés à 4 676,4 milliards, en augmentation de 453,3 milliards de FCFA par rapport à la loi de finances rectificative de 2022, où elles se situaient à 4 223,2 milliards de FCFA, soit une progression de 10,7% en valeur relative. Ces recettes se présentent ainsi : 807 milliards pour les recettes pétrolières et gazières ; 3 528,1 milliards pour les recettes fiscales et douanières ; 250,4 milliards pour les recettes fiscales et 91 milliards de FCFA pour ce qui est des dons.

S’agissant des dépenses du budget général hors dette, elles sont évaluées à 4 536,1 milliards, y compris les intérêts de la dette. Elles sont en hausse de 118,7 milliards ; soit 2,7% en valeur relative par rapport à l’exercice 2022. Au titre des innovations, ce projet de loi prévoit entre autres, la création d’un compte d’affectation spéciale pour le soutien à la reconstruction des régions en proie à la crise sécuritaire. Ce compte sera financé à hauteur de 15 milliards de francs CFA. L’autre innovation est l’introduction d’une annexe spécifique portant sur les risques budgétaires. Aussi, il est prévu la révision du cadre juridique relatif à la mobilisation de certaines recettes de service.

Une loi des Finances qui va davantage compliquer la tâche aux populations

« Alors que les populations s’attendaient que le gouvernement trouve des solutions pour l’apaiser, la loi des Finances en cours d’exécution va davantage compliquer la tâche aux populations contre une pression fiscale de plus en plus asphyxiante. Pour preuves, le timbre fiscal est passé de 1 000 à 1 500 FCFA, idem pour les vignettes automobiles, les prix des denrées de tous genres, ont pris l’ascenseur, etc », s’insurge une jeune étudiante.

« A l’allure où vont les choses dans notre pays, j’ai envie de m’interroger si nous, les jeunes, verrons un jour, le « bout du tunnel » tant martelé dans les discours de nos dirigeants », a-t-elle ajouté.

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