L’abattage du bois, pratiqué en forêt par un bûcheron, est de nos jours, un métier très prisé par les jeunes diplômés ou non, mais fort pénible, à cause de l’épaisseur des troncs des arbres.
Les arbres en forêt vierge, communément appelés au Cameroun « les géants de la forêt », ne sont pas ronds et lisses à leur base, mais profondément ancrés au sol par de puissantes saillies, qui ne sont autres que des sortes de contreforts qui retiennent le tronc aux racines principales.
Il arrive fréquemment que l’on ne peut songer à abattre un arbre au ras du sol. La cognée ne commence qu’à hauteur d’homme, parfois même l’on est obligé de construire un échafaudage, sur lequel les bûcherons se juchent pour travailler.
Lorsque la hache a accompli sa tâche, souvent l’arbre ne tombe pas encore, tant il est enchevêtré aux arbres voisins par de puissantes lianes. Ce n’est que quand ses voisins ont été coupés à leur tour, qu’il s’écrase avec eux sur le sol, et à ce moment précis, le bûcheron doit être très vigilant, pour éviter de passer de vie à trépas.
Une fois le tronc au sol, on commence le dépeçage, on scie ou on le coupe à la hache, en billes de quatre ou cinq mètres de long. Le reste est abandonné sur place et y pourrit.
Le travail en forêt terminé, alors commence l’exportation des billes de bois et la transformation fortement recommandée par les autorités, en vue de la création d’emplois. Ainsi donc, on aura les meubles de toutes sortes, en passant par les chevrons, les contreplaqués, les lambris, les pirogues,…
L’avènement des tronçonneuses, le salut
Heureusement, avec l’avènement des tronçonneuses, l’utilisation de la hache est entrée dans les « tiroirs », et la tâche devient de moins en moins pénible, de telle sorte qu’on enregistre moins de blessés graves et de perte en vie humaine.
« Mon métier est pénible, c’est un métier qui demande beaucoup d’habilité, car le bûcheron doit éviter les dégâts aux peuplements (jeunes semis et arbres voisins). Le bûcheron doit aussi connaitre parfaitement les différents bois pour pouvoir les classer, selon leur utilisation. Les bûcherons maîtrisent parfaitement les techniques d’abattages et respectent des règles de sécurités très strictes », déclare André Zangté, bûcheron retraité.
« C’est pour toutes ces raisons que ce métier demande une grande pratique avant d’être un réel professionnel. Pour rien au monde cependant je ne voulais en changer, car, grâce à ce métier, je me suis bâti une maison, je me suis marié, j’ai pu élever mes enfants dans de très bonnes conditions. Bref, ce métier m’a procuré tout ce donc j’avais besoin. Et je ne regrette aucunement de l’avoir exercé », a-t-il ajouté.