William Spindler, le porte-parole du HCR, l’Agence des Nations-Unies pour les réfugiés, a exprimé son inquiétude du fait du nombre croissant de femmes et d’enfants fuyant le Cameroun vers le Nigeria. C’était le 19 janvier dernier lors de la conférence de presse au Palais des Nations, à Genève.
De 7 204 réfugiés camerounais en décembre, l’Agence onusienne dénombre désormais 10 000 demandeurs d’asiles. « Les femmes et les enfants représentent environ 80 % parmi environ 10 000 réfugiés qui ont déjà été enregistrés dans l’Etat de Cross River, au Nigeria. Ces personnes ont fui des opérations de sécurité actuellement en cours dans les régions anglophones du Cameroun», a déclaré William Spindler.
Beaucoup d’autres réfugiés comptent parmi les milliers de cCmerounais non enregistrés, dans les Etats de Benue, Taraba et Akwa Ibom.
De l’autre côté de la frontière, il a été signalé au personnel du HCR que des enfants doivent travailler ou mendier, pour survivre ou pour aider leurs familles. « Cela affecte leur scolarisation, car ils manquent à la fois de temps et d’argent. Bien que l’école au Nigeria soit gratuite, il faut toutefois ajouter des dépenses liées, par exemple, au matériel scolaire », note le porte-parole du HCR.
Le HCR indique qu’il travaille avec les autorités nigérianes pour aider à la réunification des enfants séparés avec leurs familles, pour fournir aux enfants non accompagnés des prestations ciblées en matière de protection et pour rétablir le droit fondamental de tous les enfants à l’éducation. Certains d’entre eux, en arrivant au Nigeria, ont signalé au HCR qu’ils n’avaient pas été scolarisés au Cameroun pendant toute l’année scolaire 2016-17.
Pour les femmes, le manque de travail associé à des structures d’accueil surchargées, augmentent le risque de violence sexuelle et sexiste, et particulièrement le recours à la prostitution de survie. Seul un nombre limité de ces cas, a toutefois été enregistré, principalement dans la communauté d’Amana, de l’Etat de Cross River.