Cameroun : le cardinal Christian Tumi kidnappé dans le Nord-Ouest


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Le cardinal Christian Tumi
Le cardinal Christian Tumi

Le cardinal Christian Tumi, archevêque émérite de Douala, a été enlevé, dans l’après-midi du jeudi, par des individus armés, dans le Nord-Ouest du Cameroun. Des représailles contre l’engagement du prélat dans la résolution de la crise politique qui sévit dans les régions anglophones du pays.

Il était environ 18 heures, heure locale, le jeudi 5 novembre 2020, lorsque des hommes armés ont kidnappé le cardinal Christian Tumi, à Baba, sur la route entre Bamenda et Kumbo, dans le Nord-Ouest. « Il m’a effectivement appelé pour me tenir au courant de son enlèvement », a confié ce vendredi, à La Croix, Mgr Samuel Kleda, archevêque de Douala. Après cet appel, le cardinal, qui a indiqué à Mgr Samuel Kleda avoir subi un interrogatoire, tout en le rassurant de n’avoir pas été brutalisé, est devenu injoignable. Toutes les tentatives de l’actuel archevêque de Douala pour établir un contact téléphonique avec son aîné ont été vaines.

En plus du cardinal Tumi, le roi de Kumbo et 11 autres personnes ont également été interceptés. Selon Elie Smith, un proche collaborateur du prélat, joint par RFI, « Le cardinal et le Fon, le roi de Kumbo, ont été interceptés à Baba, par un certain général des Ambazoniens ; son nom de guerre est Chaomao. J’ai appelé le fils du roi de Kumbo qui m’a aussi confirmé que c’est Chaomao, un ancien pasteur, parce qu’il se plaignait que le cardinal ait encouragé les enfants à aller à l’école. Car pour eux, si l’école commence, c’est un signe de normalisation ».
La milice de Chaomao, qui aurait son QG dans les montagnes de Baba, n’est pas à son coup d’essai, puisqu’elle est connue pour avoir déjà perpétré de multiples atrocités envers les populations.

Le kidnapping en échange de rançon, devient le mode opératoire des groupes armés du NOSO qui sèment la terreur au sein des populations civiles. Mardi dernier, au moins six enseignants avaient été enlevés à l’école primaire presbytérienne de Kumbo. Aux dernières nouvelles, ils auraient été libérés hier, jeudi. Avant ces enlèvements, il y avait eu la tuerie de Kumba, ayant entraîné la mort d’au moins six élèves. Ces derniers ont été enterrés dans la douleur.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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