« J’apprends à l’instant que l’un de mes collaborateurs, le Dr Dissongo Joki Olivia est portée disparue depuis cette journée à Douala et qu’il s’agirait d’un enlèvement. En souhaitant plus de courage à sa famille, nous nous assurons que tout est fait pour la retrouver rapidement », a tweeté, le 6 avril 2022, Dr Malachie Manaouda, ministre camerounais de la Santé.
« Les kidnappeurs du Dr Dissongo Joki Olivia, à travers le téléphone, lui ont présenté une offre d’emploi plus alléchante. Et c’est aux alentours de l’aéroport international de Douala, lieu de rencontre, que ces personnes non identifiées ont procédé à son enlèvement », c’est ce qu’on peut retenir du point de presse donné par le gouverneur de la région du Littoral, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, le 7 avril, dans son cabinet.
Ses ravisseurs, après l’avoir enlevée, ont pris le soin de la prendre en photo sur laquelle elle est apparue ligotée, dans une pièce. Ils ont partagé cette photo inquiétante avec certains de ses proches pour valider la piste de l’enlèvement. Les malfrats demandent 200 millions de FCFA de rançon. Une affaire qui défraie la chronique au Cameroun et qui sème l’inquiétude dans la ville de Douala.
Pour l’étudiante Pauline Ngawe, « le kidnapping est peut-être le plus grand acte d’exploitation de l’angoisse, du chagrin et du désespoir. C’est souvent l’avidité, l’amour de l’argent, qui pousse déjà les chômeurs, en majorité les jeunes, à se lancer dans ce domaine qui commence à prendre de l’ampleur dans notre pays. Au vue des multiples crises que nous connaissons, sans risque de me tromper, nous sommes vraiment en train de foncer droit au mur ».
« Beaucoup de gens aujourd’hui sont dans une situation économique ou sociale désespérée. Ce sont eux surtout qui commettent des kidnappings. Dans un monde où le fossé entre riches et pauvres ne cesse de se creuser et où les possibilités de gagner honnêtement de l’argent sont souvent rares, le kidnapping demeurera une tentation. Tant que durera l’oppression, il sera un moyen de rétorsion et une façon d’attirer l’attention sur des situations jugées intolérables », a-t-elle ajouté.
Les investigations vont bon train pour retrouver Dr Dissongo Joki Olivia, qui était en service à l’hôpital de district de Nylon, à Douala.