Cameroun : « La signature électronique permet de booster l’économie d’un pays »


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L’Agence Nationale des Technologies de l’Information et de la Communication (ANTIC) a organisé du 22 au 24 novembre 2017 à l’Hôtel Sawa de Douala, un séminaire de sensibilisation des opérateurs économiques sur l’utilisation de la signature numérique. Le Dr Ebot Ebot Enaw, Directeur général de cette institution accorde une exclusivité à Afrik.com.

Afrik.com : Dr Ebot Ebot Enaw, vous venez d’organiser un séminaire de sensibilisation des opérateurs économiques sur l’utilisation de la signature numérique. Que recherchez-vous à travers cet événement ?

Ebot Ebot Enaw :
Ce séminaire visait à sensibiliser les opérateurs économiques et à les accompagner dans l’utilisation effective de la signature électronique sur la plate-forme e-GUCE.

Afrik.com : Quel est le but d’un tel événement ?

Ebot Ebot Enaw :
Le but est de rendre ces acteurs aptes à toutes les opérations sur les certificats, à savoir : l’émission, la réémission, le renouvellement, la suspension, la réactivation et la révocation des certificats numériques.

Afrik.com : Qu’est-ce qui a été fait pendant cette assise de trois jours ?

Ebot Ebot Enaw :
Il était question lors de cette assise, d’expliquer à l’auditoire ce que c’est que le système PKI (Public Key Infrastructure), comment cela fonctionne pour émettre les certificats, quelles sont les garanties sécuritaires y afférentes, où peut-on acquérir les certificats, à quel coût ? Qui fixe les coûts ? Comment un opérateur économique peut-il bénéficier de la sécurité de la technologie PKI (Public Key Infrastructure) de l’ANTIC ?

Afrik.com : Que peut-on retenir du système PKI (Public Key Infrastructure)?

Ebot Ebot Enaw :
PKI, ce sigle anglais est Public Key Infrastructure. En français, c’est une infrastructure à clé publique. Il s’agit d’un ensemble de moyens logiciels, matériels et de composants cryptographiques mis en œuvre par des personnes qui appliquent des politiques de sécurité et de certification, ainsi que des procédures requises pour créer , gérer, conserver, renouveler, réactiver et révoquer des certificats basés sur la cryptographie asymétrique.
Le système PKI de l’ANTIC se trouve dans son Centre de certification basé à Yaoundé. Il joue le rôle d’une autorité de certification qui émet des certificats numériques. Il émet deux types de certificats numériques :

  Les certificats numériques de type SSL/TLS, pour les serveurs

  Les certificats numériques pour individus, entreprises et administrations
Le système PKI, dans son opérationnalité utilise quatre services de sécurité et trois mécanismes.
Les services de sécurité
Le système PKI offre quatre services de sécurité qui le rendent robuste. Il s’agit de :

  L’authentification : est un service qui permet d’identifier formellement un individu sur Internet et de rendre authentique tout acte qu’il peut poser

  La confidentialité : seul le destinataire peut prendre connaissance du contenu d’un message et le lire en clair grâce à l’utilisation de la clé

  L’intégrité : certifie que le message, lors de sa transmission n’a pas subi une modification de quelque nature que ce soit

  La non répudiation : l’émetteur et le destinataire ne peuvent pas nier avoir participé à une communication quelconque
Les mécanismes de sécurité
Le système PKI utilise trois mécanismes de sécurité. Il s’agit de :

  Le chiffrement : communément appelé cryptage, est un moyen utilisé pour rendre inintelligible un texte, une image, un son. Par les moyens de cryptographie, il assure la confidentialité

  La signature numérique : encore appelé signature électronique, est constitué d’une association des nombres, des chiffres, des caractères spéciaux, qui sont générés à partir des moyens de cryptographie. Elle assure l’authentification, l’intégrité et la non répudiation

  Les fonctions de hachage non réversibles

Afrik.com : Qui était concerné par cette rencontre ?

Ebot Ebot Enaw :
Nous avions convié une vingtaine de structures publiques et près de 130 entreprises privées pour prendre part à cet événement.

Afrik.com : Quelle relation y a-t-il entre l’ANTIC et le GUCE (Guichet Unique des Opérations du Commerce Extérieur)?

Ebot Ebot Enaw :
Tout part de la mise en place du projet PKI au Cameroun en 2002. L’application e-GUCE du Guichet Unique des Opérations du Commerce Extérieur a accepté servir de cobaye pour la sécurisation à l’aide du système PKI de l’ANTIC.

Cette expérience a réussi et aujourd’hui, la plate-forme e-GUCE est sécurisée. En 2013, l’ANTIC (Agence Nationale des technologies de l’Information et de la Communication) et le GUCE (Guichet Unique des Opérations du Commerce Extérieur) ont signé deux conventions : l’une portant sur l’exploitation du système PKI et l’autre relative à l’assistance à l’ANTIC lors de la sécurisation des applications.

Afrik.com : Parlant du projet de dématérialisation des procédures, qu’y a-t-il en vue ?

Ebot Ebot Enaw :
Dans le projet de dématérialisation des procédures, le Guichet Unique voudrait passer à la phase supérieure, celle qui consiste à ne se connecter sur la plate-forme e-GUCE que par le biais de l’utilisation des certificats électroniques. C’est pourquoi l’ANTIC a organisé ce séminaire pour sensibiliser les opérateurs économiques à utiliser la signature électronique dans les transactions en ligne. Cela se fait grâce à l’utilisation des certificats électroniques.
La loi N°2010/012 du 21 décembre 2010 relative à la cybersécurité et à la cybercriminalité consacre l’égalité entre la signature manuscrite et la signature numérique. C’est donc dire que juridiquement les deux signatures se valent.

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