Cameroun : la crise des établissements de micro-finance


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La faillite des établissements de micro-finance est devenue une mode au Cameroun. De nombreux épargnants se retrouvent ainsi sans argent.

(De notre correspondant)

FIFFA Bank, établissement de micro-finance pourtant réputé « sérieux » vient de faire faillite. Ainsi, ses clients ne peuvent ni avoir accès à leur salaire, ni retirer leur épargne, ou avoir droit à des prêts bancaires en cette période de rentrée scolaire. Cette fois-ci, c’en est trop scande une foule nombreuse prête à prendre d’assaut l’institution financière. Informée de la situation, une cohorte de forces de l’ordre tente de calmer la foule.

Les clients en colère, en grande partie des hommes en tenue de travail, réclament leur salaire ! Le mal est fait. Les locaux de la FIFFA Bank de Melen ont été saccagés. Dans la panique, les employés tentent de se sauver, ils n’ont pas le temps pour l’instant de penser à leur emploi qu’ils viennent de perdre.

Pour tenter de sauver la face, le ministre des Finances publie immédiatement un communiqué dans lequel il annonce le paiement des salaires desdits fonctionnaires à travers d’autres établissements financiers. « Le salaire sera perçu mais qu’adviendra-t-il de nos épargnes ? », s’interroge un client.

A quand la fin du calvaire ?

Au Cameroun, les établissements de micro-finance se créent et se ferment à un rythme vertigineux. Le 7 juillet 2008, la Godly Businessmen Fund (GBF), établissement de micro-finance d’obédience chrétienne, met la clé sous la porte. Le 21 février 2011, Cofinest, un autre établissement financier déclare être en faillite. En août 2012, FIFFA Bank cesse de fonctionner.

La liste est pourtant loin d’être exhaustive. Du coup, des milliers d’épargnants se retrouvent sans le moindre argent, avec aucun espoir d’être remboursés. Quant aux raisons de ces faillites, les arguments sont les mêmes : « Le tribalisme en premier, dans ce cadre chaque région du Cameroun a sa micro-finance développée par un enfant du coin, ensuite il y a l’octroi des crédits parfois non remboursables à des proches des promoteurs et enfin les textes de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) ne sont pas adaptés à une structure de micro-finance ou de crédit », nous explique de nouveau un expert financier. Pourtant, aucune mesure n’est prise par le gouvernement pour stopper la saignée.

Nés dans les années 1990 suite à la grave crise financière qui a secoué la sous-région dans les années 80, les établissements de micro-finance, qui avaient pour mission principale la réduction de la pauvreté, sont devenus aujourd’hui un cauchemar pour de nombreux Camerounais.

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