Catherine Abena, ancienne secrétaire d’Etat aux Enseignements secondaires, et Henri Engolo, ancien ministre délégué auprès du ministre chargé du Budget ont été arrêtées ce jeudi matin, ainsi que leurs proches collaborateurs, par les éléments du Groupement spécial d’Opérations (Gso). Ces arrestations ont été réalisées dans le cadre de l’Opération Epervier, une grande enquête judiciaire contre la corruption lancée en 2004 par le gouvernement camerounais sous la pression des bailleurs de fonds internationaux. D’autres interpellations seraient attendues incessamment.
Notre correspondante au Cameroun
Les arrestations de Catherine Abena Henri Engolo, ce jeudi, viennent s’ajouter à celles de Hama Adama, ancienne ministre de l’Education de base, de Roger Ntongo Onguene, ancien directeur général des Aéroports du Cameroun (Adc) qui sont tombés dans les mailles de la police mercredi dernier avec 14 de leurs collaborateurs. Parmi ceux-ci 10, sont les collaborateurs de l’ancien ministre de l’Education de base, dont Fouda François, maire d’Ebebda et ancien directeur des ressources financières du Ministère de l’Education de Base. De sources policières, Haman Adama, Roger Ntongo Onguene et leurs collaborateurs ont été déférés à la prison centrale de Kondengui dans la nuit d’hier.
Accusations
Les faits reprochés à ces différentes personnalités sont presque qu’identiques. Elles ont été interpellées pour leur implication présumée dans la disparition de deniers publics. A Mme Adama et M. Ntongo Onguene, par exemple, la justice reproche la passation des marchés fictifs avec leurs amis et les membres de leur famille. Selon les enquêteurs, au cours de son passage au ministère de l’Education de Base, Mme Adama ne procédait pas au reversement des taxes prélevées auprès des usagers. Elle aurait passé des marchés pour la construction des écoles fictives et des projets fictifs d’informatisation des écoles et autres délégations relevant de son Ministère… D’une manière générale, on reproche à tous ces anciens dirigeants leur mauvaise gestion des biens publics, leurs actes de corruption et de détournement des deniers publics.
L’Opération Epervier est loin d’être achevée. Depuis quelques mois, de nombreuses personnalités sont entendues à la Police judiciaire. Certaines sont interdites de sortir du territoire camerounais. On annonce d’ailleurs l’interpellation dans les prochains jours, de l’ancien Premier ministre Inoni Ephraim qui serait impliqué dans l’Affaire Albatros, du nom de l’avion du président de la République du Cameroun, Paul Biya. De sources très introduites, des ministres en fonction seraient également dans le collimateur de l’Epervier…