La société One World Connect s’est lancée le 8 décembre dernier dans la commercialisation de la fibre optique. Leur offre d’Internet haut débit, qui doit couvrir tout le Cameroun, s’adresse en premier lieu aux entreprises. Interview d’Ernest Edjidjou, directeur général adjoint de la compagnie.
Wireless broadband wimax ready, alias WBWR. C’est le nouveau système qui permet au Cameroun d’accéder à l’Internet haut débit via la fibre optique. One World Connect s’est lancée dans la commercialisation de ce service le 8 décembre dernier, devant un parterre de responsables d’entreprises. Des entreprises qui sont d’ailleurs le cœur de cible de la compagnie basée à Douala, qui espère bientôt pouvoir s’adapter aux particuliers. Explications d’Ernest Edjidjou, directeur général de One World Connect.
Afrik.com : Comment avez-vous pu concrétiser l’arrivée de la fibre optique au Cameroun ?
Ernest Edjidjou : Le promoteur de One World Connect Bertrand Fondjo, qui est également ingénieur en télécommunications et travaille pour Motorola à Chicago (Etats-Unis, ndlr), nous avait parlé de la fibre optique et de tout ce qu’elle permettait de faire. Avant, il n’y avait qu’à Douala où l’Internet haut débit était accessible. Nous avons mis en place une proposition de déploiement de la fibre optique dans tout le Cameroun. Grâce à un partenariat avec Force Valley et Motorola (Etats-Unis), nous avons des bandes passantes de deux mégas (achetée un peu moins de 5 millions de FCFA) que nous revendons ensuite au détail. Nous avons une station de base qui a une couverture de 16 km sur 365 degrés. Il y a en plus des relais qui couvrent jusqu’à 50 km autour d’eux.
Afrik.com : Quel est pour le moment le profil de vos clients ?
Ernest Edjidjou : Même si nous envisageons d’offrir nos services à des particuliers, nos clients sont principalement des entreprises. Nous sommes d’ailleurs débordés. Les entreprises sont vraiment intéressées : elles sont surtout intéressées par la stabilité, la vitesse et la sécurité. Il y a en effet un système de cryptage qui permet aux entreprises de conserver secrètes leurs données.
Afrik.com : Quels autres avantages propose votre système ?
Ernest Edjidjou : Nous fonctionnons sur une fréquence qui nous permet d’être immunisés contre les interférences. Nos équipements ont par ailleurs subi des tests de toute forme qui nous permettent d’être confiants. Notre système, avant-gardiste car utilisé nulle part ailleurs pour le moment, présente également des avantages en comparaison au satellite, qui est très coûteux et qui demande des équipements lourds. Le satellite est par ailleurs dépendant de la neige et du froid et on n’est jamais maître de la situation car il faut toujours téléphoner en Europe pour que la connexion soit rétablie, et cela prend du temps.
Afrik.com : Quels sont ses inconvénients ?
Ernest Edjidjou : (après un temps) Quelquefois, comme nous fonctionnons sur le mode de fréquence, nous sommes obligés de faire attention à ce que les clients soient dans notre ligne de mire. C’est-à-dire qu’il ne faut pas qu’un bâtiment le cache, sinon nous devons rehausser notre central ou faire des déviations.
Afrik.com : A combien cela revient-il d’être connecté à l’Internet haut débit ?
Ernest Edjidjou : L’équipement nécessaire est loué à 50 000 FCFA par mois, la mise en service coûte 25 000 FCFA et la connexion à l’installation 100 000 FCFA. Pour ce qui est de la bande passante, nous en donnons toujours une après avoir étudié les besoins en Internet d’une entreprise. Chaque mois, pour 32 kbps (kilobits par secondes, ndlr), cela revient à 100 000 FCFA, pour 64 kbps 225 000 FCFA, pour 128 kbps 425 000 FCFA, pour 256 kbps 925 000 FCFA, pour 512 kbps 1 925 000 FCFA et pour 1 024 kbps 4 225 000 FCFA.
Afrik.com : Quels débit proposent les autres fournisseurs ?
Ernest Edjidjou : Les débits proposés sont les mêmes que les nôtres, mais le résultat d’une de nos études indique que les fournisseurs qui disent donner, par exemple, 64
kbps ne le font pas dans la réalité. Ils donnent la même bande passante à 3 ou 4 personnes, ce qui divise la rapidité de connexion. Elles auront peut-être 12 ou 20 kbps mais jamais 64. Nous, nous donnons une bande passante par personne, donc il n’y a aucune chance pour que le débit baisse. Il est vraiment égal à celui pour lequel le client a payé. Les clients peuvent d’ailleurs le vérifier, car nous leur montrons comment ils peuvent mesurer le débit en passant par un site.
Afrik.com : Comment comptez-vous couvrir le Cameroun ?
Ernest Edjidjou : Nos relais sont presque prêts. Ils nous permettront de couvrir le Sud-Ouest. En juin, nous comptons nous attaquer à l’Ouest. Pour couvrir Yaoundé, nous espérons travailler avec Cameroon Telecommunications, qui gère les télécommunications dans le pays. Nous ne pouvons pas donner de date à laquelle le pays sera entièrement couvert car cela dépend aussi des entreprises. Plusieurs se sont montrées intéressées, alors nous allons leur faire une proposition pour qu’elles nous aident à assurer la couverture nationale.