Narcisse Kouokam, ancien volleyeur et humoriste a fêté ses 35 ans de carrière le 24 mai 2019 à Yaoundé.
Il a encore fait rire du monde, Narcisse Kouokam, qu’on appelle affectueusement « l’Ayatollah comédie ». A l’occasion de ses trente cinq ans de carrière (même s’il aurait aimé qu’on ne le dise pas trop fort, de peur d’être pris pour trop vieux par la gent féminine), la foule est à nouveau venue nombreuse rire sous le coup de ses saillies, de ses jeux de mots et de ses situations cocasses, lors du spectacle organisé à Yaoundé. Il était accompagné de quelques collègues tels que Daniel Ndo, Antonio, des plus jeunes comme Kaiser Show ou Major Asse. Narcisse Kouokam, c’est une demi-douzaine de disques sortis depuis fin 1982, dont « La coupe Karl Marx » ; « Le Discours dort » ou encore « Appelez-moi honorable ».
Une réédition de ses plus beaux sketches a été effectuée, en trois disques. « On s’est rendu compte que Narcisse Kouokam était en avance sur son temps. Quand on écoute ses anciens sketches, on découvre qu’ils sont encore d’actualité. Il est aussi question, par ces spectacles, de permettre au public de faire la différence entre les amuseurs et les humoristes, de valoriser nos talents, nos valeurs souvent mis sous l’éteignoir », explique-t-il.
Le regard de Narcisse Kouokam
Le style singulier de Kouokam, fait de tours de langage, de calembours (« ma femme a un mal de dent, et un autre dehors, qui lui fait très mal »), de contrepèteries, lui ont permis de se construire une personnalité dans l’univers des comiques camerounais. Après quelques passages à vide à la fin des années 90, Narcisse Kouokam a effectué un retour gagnant sur scène. Surfant sur la vague du succès du « Téléphone circulaire », il s’est entre autres, produit devant des publics variés. Deux fois à l’Onu, notamment dans le cadre de la commémoration des victimes de l’esclavage transatlantique et plusieurs fois à travers le monde.
Son regard sur l’humour actuel au Cameroun est assez précis : « Je suis respectueux du travail et de la démarche de certains cadets ou certains aînés. Mais je me rends compte qu’au Cameroun, dans tous les domaines, les gens ont cette envie de s’en sortir quitte à tricher. Mais, l’humour est quand même un domaine difficile. Pour maturer un sketch, ça prend beaucoup de temps, d’attention, de recherche. Le sketch a une dimension psychologique. Il faut sentir un certain nombre de choses en soi-même, être patient, parce que ça ne vient pas tous les jours. Or, il y a peu de patience, cela vaut dans tous les domaines ».
Narcisse Kouokam a démontré que son talent n’a pas pris une ride en 35 années de carrière. Et qu’il n’avait rien à envier à ses compères français, Jamel Debouzze ou encore Frank Dubosc, qui comme lui, » boxent » dans la catégorie poids lourds, en matière de One man show.