L’hôtel Sawa, situé au quartier Bonanjo à Douala, a servi de cadre du 11 au 13 novembre dernier, à la tenue du 2è colloque national d’histoire militaire au Cameroun, sous le thème: « Armée camerounaise : 60 ans de dévouement au service de la nation, de l’unité nationale et de la défense de l’intégrité du Cameroun ».
Ce colloque de trois jours a rassemblé, autour des panels de discussions, des hauts gradés de l’armée, soldats de rang, de nombreux experts et universitaires multidisciplinaires sélectionnés, les leaders politiques, les autorités religieuses et traditionnelles, les journalistes, ont scruté de fond en comble « la contribution de l’aide militaire étrangère au professionnalisme de l’armée camerounaise, une étude historique de 1960 à 2020 » ; « Des prytanées militaires africains aux activités ludiques ; l’apport de l’organisation du sport militaire en Afrique (Osma) 1960-2010 » ; « La présence militaire chinoise au Cameroun en période de trouble. De la confrontation sous maquis à la mise en place d’un partenariat ».
« Le colloque était prévu dans le cadre des manifestations marquant le 60ème anniversaire de l’armée camerounaise. Cependant, le contexte actuel n’a pas permis de célébrer cet anniversaire. Toutefois, puisqu’il faut raconter l’histoire de cette armée résiliente qui se bat chaque jour pour protéger les citoyens de toutes formes de menaces, il a fallu inviter les experts, afin de faire le point sur le chemin parcouru, voir comment l’armée a grandi à côté de la nation, et avec l’aide de la nation, pour protéger la République », avait déclaré le capitaine de vaisseau Blaise Mbue Ngappe, secrétaire général de la Commission camerounaise d’histoire militaire.
« La thématique générale du colloque a permis de ratisser large, dans les préoccupations et la posture de nos forces de défense, depuis leur création, le 11 novembre 1959. Notamment le lien entre l’armée, la nation et la sécurité, les batailles de l’armée camerounaise, la doctrine militaire et la stratégie, la coopération militaire et le sport, et enfin, les opérations extérieures », avait indiqué M. Koumpa Issa, Secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Défense, chargé des anciens combattants et des victimes de guerres, par ailleurs représentant du ministre camerounais de la Défense.
Selon le chercheur Guillaume Mabout, « longtemps marginalisée dans les recherches effectuées au Cameroun au lendemain des indépendances, l’histoire militaire a été quasi absente dans les débats historiques et méthodologiques au moment où la première génération des intellectuels africains se questionnait sur la restitution d’une histoire authentique africaine. Il a fallu attendre le début des années 1990 pour assister à un renouveau dans l’historiographie camerounaise avec l’entrée analytique du fait militaire grâce à certains « ouvreurs d’imaginaires » du département d’histoire de l’université de Yaoundé I. Cette spécialisation s’est étendue dans les autres universités camerounaises et est devenue par la suite une préoccupation épistémologique suscitant un intérêt chez de nombreux chercheurs au Cameroun ».
Il faut signaler que cette importante rencontre a été organisée par la Commission camerounaise d’histoire militaire, qui est une structure nationale de recherche dans le domaine de l’histoire militaire, affiliée, depuis 2005, à la Commission internationale d’histoire militaire, membre du Conseil international des sciences historiques, qui est une branche de l’UNESCO.