Il n’y avait vraiment pas meilleur thème que «L’art au service du développement de l’Eglise», pour non seulement organiser la Semaine de l’Art (Sem’Art), mais aussi pour rassembler du 23 au 29 mai 2022, la jeunesse protestante et évangélique du Cameroun (JAPE), au sein du temple l’Eglise presbytérienne Camerounaise, paroisse Sion.
Après la cérémonie d’ouverture solennelle, le Rév. Zachée Ntjaga, l’un des trois Co-modérateurs de ladite paroisse, avait exposé sur «l’Eglise, notre culture et nos traditions sont-elles compatibles ?». Selon le Rév. Zachée Ntjaga, «à travers l’art, l’homme cherche à se libérer de la tutelle des religions et des valeurs morales dominantes. Ainsi, l’artiste devient libre. Par exemple, à l’époque de la Renaissance européenne, l’art a investi l’espace de l’église et a imposé ses normes esthétiques au détriment des normes religieuses. L’art est d’abord considéré comme sacré si sa destination est un lieu sacré, si elle prend place dans un espace public reconnu comme sacré, c’est-à-dire ayant une valeur symbolique qui le distingue de l’espace profane, séculier, destiné au temps quotidien du travail ou de la vie privée, dans lequel l’art profane sert l’agrément ou le divertissement. L’Eglise considère traditionnellement l’art sacré comme étant celui qui dit quelque chose du mystère de Dieu, de la Création, de l’Incarnation… L’art sacré doit savoir conjuguer la notion de «movere» (émouvoir) et de «docere» (enseigner). Il s’agit d’illustrer et de défendre les grands dogmes d’une foi souvent difficile d’accès.
«Maintenant, l’art est libre de sa composante religieuse, la religion étant moins présente dans ce qui fait la culture», avait-il conclu. «Dans l’art occidental, jusqu’au milieu du XIXe siècle, cela a été une source inépuisable d’inspiration. Jusqu’à la renaissance, c’était d’ailleurs quasiment la seule, puis avec la redécouverte de l’antiquité à cette époque, sont apparues les scènes de la mythologie. Il faut remarquer qu’au Moyen-Âge, la seule représentation autorisée du corps dénudé était celui du Christ en croix », déclare Massé Massé Abraham, président paroissial de la JAPE Sion.
«Pour beaucoup de personnes, il peut y avoir confusion dans leur esprit entre art sacré et religieux. Et nombreux sont ceux qui supposent derrière ces deux adjectifs la présence systématique de sujets explicitement religieux et la présence d’un acte de foi », avait-il ajouté. Les neurosciences nous enseignent que, «l’art stimule des émotions intimes et profondes mais aussi que leur pratique développe les capacités cérébrales des enfants».
Au-delà, il satisfait d’abord un besoin esthétique en procurant une satisfaction désintéressée, le contraire des besoins primaires. Le sentiment de beauté est subjectif et lié au plaisir. Il est différent d’une culture à l’autre comme d’une personne à l’autre. La formation du goût, qui reste propre à chacun, implique une éducation par une ouverture d’esprit qui nécessite d’accepter diverses explorations du monde de l’art et de la création.
Peut-être peut-on vivre sans art mais le beau transporte la pensée dans une autre sphère de l’intellect. La mise en jeu de l’imaginaire permet de s’évader du réel, de découvrir et d’accepter d’autres champs et d’autres concepts, comme la découverte d’une œuvre, sans préjugé, interroge sa propre vision du monde. L’art est aussi créateur de valeurs dans lesquelles, selon ses goûts et sa culture on se reconnaît et on fait groupe. Il peut s’agir de valeurs esthétiques ou de valeurs de sens que l’on partage et qui créent un vécu commun.
Pour joindre l’utile à l’agréable, pendant six jours, il y a eu entre autres activités :
- Conférences débats
- Compétition match des incollables
- Méditations
- Jeux de société et connaissance des cantiques
- Karaoké
- Fouille biblique
- Danses traditionnelles
- Chansons chrétiennes
- Exposition des objets d’art
- Art culinaire
- Marche sportive
- Remise des dons dans les orphelinats
- L’élection Miss et Master
- Pose de la 1ère pierre pour la construction de l’école maternelle et primaire de l’EPC Sion