Le Cameroun et l’Agence Française de Développement (AFD) ont obtenu un financement de 6,6 milliards de Fcfa (10 millions d’euros) du Fonds Fiduciaire d’Urgence (FFU) de l’Union Européenne pour continuer de venir en aide aux populations de l’Extrême Nord. Comment ? En permettant aux jeunes de la région de trouver de l’emploi et en les accompagnant dans leur insertion professionnelle.
L’emploi des jeunes pour lutter contre l’insécurité
La région de l’Extrême-Nord, dotée d’un faible niveau d’infrastructures de base a été frappée de plein fouet par les incursions de Boko Haram.
L’insécurité dans le Septentrion a de plus, entrainé une forte pression démographique liée aux déplacements de populations et à l’arrivée de réfugiés ; ainsi qu’un ralentissement de l’activité économique et des pertes d’emplois directs suite à l’effondrement de la filière touristique ces dernières années.
Afin d’œuvrer pour le développement de la région, l’Agence Française de Développement (AFD) s’est engagée en 2015 au côté du gouvernement camerounais, qui exprimait sa volonté de combattre Boko Haram non seulement sur le plan militaire mais également sur le plan socio-économique, via le Programme National de Développement Participatif (PNDP).
A travers ce programme, le gouvernement camerounais et l’AFD ont choisi de favoriser la création d’emploi en appuyant des projets à Haute Intensité de Main d’œuvre (HIMO) – qui utilisent au moins 30% du budget d’investissement pour financer la main d’œuvre locale, tout en privilégiant des matériaux locaux. Financé par l’AFD sur fonds du Contrat de Désendettement et de Développement (C2D), le PNDP a mené une opération pilote dans six communes de la région de l’Extrême-Nord en 2015.
Prochaine étape : 3 500 jeunes formés en deux ans
La bonne exécution de cette première phase lui a valu de bénéficier d’un financement additionnel de l’Union européenne à travers le Fonds Fiduciaire d’Urgence (FFU) pour un montant de 10 millions d’euros. La convention de financement dédiée, formalisée le 20 décembre 2016, va permettre de contribuer à la reconstruction de cette région à travers le financement de 20 nouveaux projets communaux en 2017. Ils emploieront 3 500 jeunes, dont environ 40% de femmes, et ce pour un achèvement en 2018.
A titre d’exemple, deux chantiers pilotés par des entreprises camerounaises ont démarré le 31 mai 2017. Grâce à l’expertise privilégiant la prise en compte des questions environnementales et sociales, mise à leur disposition par le PNDP, ces entreprises ont vu leurs capacités de déploiement renforcées.
Les projets mobiliseront à terme au moins 600 jeunes pour :
La réhabilitation de 11,5km de piste dans la commune de Roua, facilitant ainsi les déplacements des biens et des personnes et le désenclavement de ce bassin de production agropastoral ;
La construction d’une mare artificielle d’une capacité de stockage de 11.000m3 avec un forage équipé d’une pompe solaire dans la commune de Ndoukoula. Le développement économique de cette localité se trouvera ainsi amélioré grâce à l’accès à l’eau potable et à l’abreuvement du bétail.
L’insertion des jeunes dans la vie active, par la formation, l’aménagement territorial ou le financement de microprojets, est le meilleur rempart contre la migration des jeunes vers les villes et leur recrutement par Boko Haram.