La dot, considérée comme l’ensemble des biens qu’une femme apporte en se mariant, qu’elle soit vivante ou morte, autrefois, était synonyme d’union de deux familles et permettait en même temps de donner de la valeur à sa fille. Mais que constatons-nous de nos jours ?
La dot, pour ne pas la citer, est devenue trop chère, pour ne pas dire, un moyen pour s’enrichir. C’est ainsi qu’on observe la direction qu’elle prend, notamment pour acheter le terrain, le construire, payer les loyers et les études, acheter de la nourriture et d’autres biens, mais aussi, dans le cas des artisans et des petits marchands, pour approvisionner l’atelier ou le commerce ou accroître son activité. Ceci a pour conséquences, le nombre croissant de célibataires, et de « viens, on reste », qui est une forme de mariage illégal et très risqué, surtout lorsque l’homme décède. S’il arrive que ce dernier a laissé les immeubles, les voitures, les boutiques, les comptes en banque…., sa dulcinée ne bénéficiera pratiquement de rien, malgré le nombre d’années passées avec le défunt. Celle-ci peut encore avoir la chance, si elle a fait les enfants avec le défunt.
Pour mettre la veuve à l’abri de tous genres de désagréments, après le décès de son époux, le gouvernement camerounais, à travers le ministère de la promotion de la Femme et de la Famille, a instauré les mariages collectifs, qui consistent à sceller des alliances entre les couples démunis, et ce, après leur consentement, mais vivant sous un même toit pendant des années, ayant des enfants ou non. Et cerise sur le gâteau, après la célébration de ces mariages, un buffet est gracieusement offert aux nouveaux mariés, à leurs membres de famille et invités.
Parlant du mariage traditionnel africain, il comprend trois importantes phases qu’on résume le plus souvent par le mot « dot », que certaines législations africaines reconnaissent. Ainsi on aura : La rencontre et la présentation des deux familles, la remise officielle des cadeaux et le rite d’union proprement dit. Chacune de ces phases suppose des postes de dépense précis et constitue d’intenses moments de fêtes inoubliables pour les couples.
« La dot est devenue, une forme de marchandage de sa fille qui va en mariage. Vous n’avez qu’à entendre les montants colossaux qu’on exige à l’homme, lesquels sont de manière à décourager ce dernier. Bien qu’on soit dans une famille démunie, retenons qu’au Cameroun et partout ailleurs, la dot ne finit jamais et qu’une jeune fille n’est pas un « fonds de commerce », elle doit être traitée avec dignité et respect. Apaisons donc les choses, afin de motiver les jeunes filles et garçons, à s’unir légalement » déclare le doyen Joseph Bakiba.
« Pour ce qui concerne la cérémonie dotale d’une femme qui vient de rendre l’âme, la coutume recommande, qu’en dehors de la dot, faire certains rites. Sinon, vous serez persécuté tout le reste de vos jours sur terre. C’est ce que demandent formellement les parents de la jeune étudiante camerounaise, décédée de suite d’un accident de la circulation, à bord du véhicule que conduisait Tenor, artiste de nationalité camerounaise », poursuit Joseph Bakiba.
La dot est reconnue comme étant un patrimoine utile pour réaliser les politiques d’alliance des familles et satisfaire leurs ambitions de mobilité sociale. Nous notons que les biens dotaux circulent entre les familles et tissent des liens de parenté et de collaboration qui sont à la fois symboliques et matériels. La valeur de la dot qu’une famille est en mesure d’établir, conditionne les opportunités matrimoniales de la fille, et donc le choix du milieu social dans lequel le mariage aura lieu.