Cameroun : décès du cardinal Christian Tumi


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Le cardinal Christian Tumi
Le cardinal Christian Tumi

Le cardinal Christian Tumi est mort, dans la nuit du vendredi 2 au samedi 3 avril 2021. L’information a été confirmée par son successeur à l’archidiocèse de Douala, Mgr Samuel Kleda.

« Le diocèse de Douala a le regret d’annoncer le décès du cardinal Christian Wiyghan Tumi, à l’âge de 91 ans, des suites de maladies », a annoncé, ce samedi, un communiqué de Mgr Samuel Kleda, archevêque de Douala.
Né le 15 octobre 1930 à Kikaikelaki (Kumbo), au Cameroun, Christian Tumi a été ordonné prêtre le 17 avril 1966, avant d’être nommé évêque de Yagoua, le 6 décembre 1979, et consacré par le pape Jean-Paul II, un mois plus tard. Devenu archevêque coadjuteur de Garoua, le 19 novembre 1982, il deviendra archevêque plein de ce même archidiocèse, le 17 mars 1984. Pendant qu’il était à Garoua, il a été créé cardinal par le pape Jean-Paul II, lors du consistoire du 28 juin 1988 avec le titre de cardinal-prêtre de Santi Martiri dell’Uganda a Poggio Amenole. Il devient du coup le premier Camerounais à avoir atteint ce niveau de la hiérarchie catholique. Plus tard, c’est-à-dire le 31 août 1991, il passera à la tête de l’archidiocèse de Douala. Il y restera jusqu’à sa retraite, le 17 novembre 2009, à l’âge de 79 ans.

Un homme engagé pour la résolution de la crise anglophone

Ressortissant du Cameroun anglophone, le cardinal Christian Tumi s’est toujours battu pour la résolution de la crise qui secoue, depuis plusieurs années, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest (NOSO) camerounais. Ses prises de position sur la crise lui ont d’ailleurs valu un kidnapping, le 5 novembre 2020 à Baba, sur la route entre Bamenda et Kumbo, dans le Nord-Ouest, en compagnie du roi de Kumbo et onze autres personnes. Le prélat sera libéré au lendemain de son enlèvement, le 6 novembre 2020.

Le franc-parler du cardinal Tumi lui faisait mériter la considération et le respect d’une bonne partie des Camerounais. C’est la raison pour laquelle son décès, malgré son grand âge, est accueilli avec consternation à Douala. Pour l’avocat Agbor Balla, le Cameroun vient de perdre un « ardent défenseur d’une société juste, un défenseur des droits des opprimés, réprimés et marginalisés ».

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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