Le gouvernement camerounais a accusé Médecins sans frontières « d’engager divers moyens pour faciliter les actions sanguinaires des terroristes opérant dans la région du Sud-Ouest ».
Ce sont de graves accusations que vient de porter le gouvernement camerounais contre MSF (Médecins sans frontières). Dans un communiqué rendu public lundi 27 décembre, le ministère camerounais de la Défense a accusé qu’il a ainsi été « établi que Médecins sans frontières entretient des relations étroites avec des terroristes opérant dans la région du Sud-Ouest, et engagerait suffisamment divers moyens pour faciliter leurs actions sanguinaires sur le terrain ».
Le gouvernement camerounais va plus loin, accusant par ailleurs Médecins sans frontières d’être « délibérément engagée dans une opération clandestine d’exfiltration et de couverture de terroristes, malgré la mise en garde ». Dans son communiqué, le gouvernement camerounais, annonce qu’un leader séparatiste blessé a été arrêté le 26 décembre dans la localité de Nguti, dans le Sud-Ouest anglophone, dans un véhicule de MSF avec une fausse fiche d’évacuation.
Dès lors, Yaoundé estime que « pour un retour définitif de la paix, il semble plus qu’opportun d’adresser plus clairement la nécessité de la présence de cette ONG dans les régions en crise sécuritaire au Cameroun ». Il faut signaler que ce n’est pas la première fois que les autorités camerounaises portent de telles accusations contre MSF dont elles avaient d’ailleurs suspendu les activités pendant plus de huit mois.
Cette suspension était intervenue en décembre 2020, pour les mêmes motifs : soutien aux groupes armés locaux. Ces accusations avaient été rejetées en bloc par MSF. Las de ne pouvoir exercer dans ce contexte, Emmanuel Lampaert, coordinateur des opérations de MSF pour l’Afrique Centrale avait indiqué ne pas pouvoir « rester plus longtemps dans une zone où nous ne sommes pas autorisés à offrir des soins à la population ».
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