Cameroun, Construction du stade d’Olembé : l’entreprise canadienne Magil prend les choses en main


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stade d’Olembé

L’entreprise italienne Piccini s’est vue retirer par le ministre camerounais des Sports et de l’Education physique, le marché de la construction du complexe sportif d’Olembé, à Yaoundé, en vue de la CAN 2021.

Et pour cause, le ministre des Sports et de l’Education physique, Narcisse Mouelle Kombi, relève entre autres l’octroi des marchés par l’entreprise à des sous-traitants sans l’aval du maître d’ouvrage, « non paiement des salaires des travailleurs, arrêt des travaux et abandon du chantier ». le tout couronné par « une défaillance de l’entreprise caractérisée par le non-respect des engagements contractuels et des ordres de service s’y rapportant, l’incapacité pour l’entreprise de livrer les travaux dans les délais », écrit Narcisse Mouelle Kombi. Pour rappel, le groupe Piccini était sur ce chantier depuis 2015. Il a été remplacé le vendredi 29 novembre 2019 par l’entreprise Magil pour la reprise et l’achèvement des travaux du complexe.

Le ministre a rappelé qu’il a procédé, par décision n° 253/Minsep/CAB du 29 novembre 2019, sur instructions de la présidence de la République, à la résiliation du marché passé le 30 décembre 2015 avec Piccini pour la construction du complexe d’Olembé d’une valeur prévisionnelle de 163 milliards de FCFA. « Ceci, en raison d’importants manquements contractuels et de la défaillance de l’entreprise dûment constatés », a indiqué le membre du gouvernement.

Le ministre a rappelé que l’Etat du Cameroun a accordé sa caution pour un emprunt bancaire au profit de Piccini d’une valeur de 4 milliards de FCFA, en plus des décomptes payés à l’entreprise. Il a conclu sur ce premier point qu’un inventaire exhaustif du matériel existant sur le chantier sera réalisé.

Toutefois, a précisé le ministre des Sports, ces opérations nécessaires, de même que d’éventuelles réserves ou objections d’une partie quelconque, ne doivent pas et ne feront pas obstacle à la prise en main immédiate du chantier par le nouvel opérateur désigné pour la réalisation du projet du complexe sportif d’Olembé.

Voici le nœud du problème

Dans le cadre de la CAN que doit organiser le Cameroun, l’entreprise italienne Piccini s’était proposée de construire un complexe sportif à Olembé. Comprenant un stade couvert de 60 000 places, un hôtel cinq étoiles de 70 chambres, un centre commercial, un gymnase, une piscine olympique, un musée, un cinéma et d’autres infrastructures pour le tennis, le basketball, le handball et le volleyball, le tout devait être bâti sur 35 hectares. Le coût total du projet étant de 163 milliards de FCFA, financé par la banque publique italienne San Paolo.

Pour commencer les travaux, le gouvernement camerounais, informe-t-on, a dû verser sa contribution, soit 15% du projet. En 2017, les travaux de construction de cet important projet ont commencé à un rythme apprécié par tous les observateurs, au point qu’en novembre 2018, quand lesdits travaux s’arrêtent brusquement, le stade a pris corps et il reste seulement les lots électroniques, l’habillage de la vieille dame et la pose de la pelouse.

Sous la pression de la CAF et au regard du retard pris par la construction des infrastructures en général, certaines pièces ont été préfabriquées en Italie. Le groupe Piccini présente donc un avenant de 28 milliards de FCFA au gouvernement au titre des travaux supplémentaires, notamment la logistique. Il exige le paiement préalable de cette somme sans quoi, les travaux ne reprendront pas. Or, le contrat entre les deux parties stipule que c’est à la fin des travaux qu’elles feront le point sur la situation budgétaire qui peut soit être en dépassement, soit être en deçà du montant prévu.

La société canadienne Magil à qui l’achèvement de ces travaux a été confié, prend tout de même un pari risqué, financer l’achèvement de l’ensemble du complexe avec une livraison du stade au milieu de l’année 2020, question de laisser à la CAF, le temps nécessaire pour effectuer les tests d’usage. Ces travaux ne souffriront d’aucun retard, rassure-t-on, Magil n’ayant demandé aucune avance pour commencer les travaux.

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