Cameroun : Pourquoi ces bagarres après une collision entre deux motos-taxis ?


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Accident de moto
Accident de moto

Sur les axes routiers camerounais, on observe le plus souvent des scènes de bagarres, après un accident/collision entre deux véhicules, surtout de couleur jaune (taxis) ou deux motos-taxis. Ceci amène les non-conducteurs à se poser la question de savoir si ces engins roulants sont souvent assurés. Si oui, à quoi servent donc les compagnies d’assurance, avec leurs nombreuses agences et sous-traitants, disséminés à travers le territoire national ?

Pour Gilbert Bissouné, chauffeur de taxi, « lorsque deux véhicules/motos de service public ou parapublic, d’un corps diplomatique, d’une organisation internationale ou d’une multinationale, font un accident/collision, il n’y a ni engueulades, ni insultes, ni bagarres. Les deux conducteurs s’échangent les adresses, informent leurs dirigeants, la police et leurs compagnies d’assurance. Et quelques minutes après, la circulation est rétablie. Par contre, quand c’est le cas des taxis (véhicule de couleur jaune) ou motos-taxis, tout commence par des engueulades, des insultes, puis s’en suivent des échanges de coups de poing, lesquels conduisent parfois à des blessures graves, à vandaliser/à incendier les engins accidentés et même à la mort ».

« Je souscris une police d’assurance, malgré moi »

« Je pointe un doigt accusateur sur les compagnies d’assurance, qui ne jouent réellement pas leur rôle, qui consiste à dédommager leurs clients en cas de sinistre », a-t-il ajouté. « De nos jours, je souscris une police d’assurance, malgré moi. A mon départ à la retraite, j’avais mis en circulation quatre taxis. J’assurais toujours chaque taxi à un an. Voilà que dans la matinée du 17 mars 2019, l’un de mes taxis avait fait un accident, lequel avait failli ôter la vie au conducteur. La police avait été saisie pour faire le constat, moyennant une enveloppe. Le rapport avait été transmis à mon assureur. Si je vous dis que jusqu’à présent, je n’ai encore perçu aucun sou, vous n’allez pas croire », s’insurge le retraité Roger F.

« On observe une très grande lenteur dans le traitement des dossiers. Et très peu de dossiers aboutissent. Le constat est bien clair. Les compagnies d’assurance installées chez nous, aiment bien encaisser, mais n’aiment pas sortir de l’argent en cas sinistre, même aussi grave qu’il soit. Et tout se passe au vu et au su de nos autorités», a-t-il conclu.

« Je bagarre toujours après un accident »

« Moi, je bagarre toujours après un accident/collision, pas parce que j’en ai envie. Tenez ! Quand je sais que je n’ai souscris aucune police d’assurance, que je dois payer la police pour faire le constat, et que mon vis-à-vis n’accepte pas l’arrangement à l’amiable, le dossier qui va mettre du temps en justice, et que je pense aussi à la cessation d’activité, que je vais subir pendant quelques jours/semaines/mois, alors que j’ai de lourdes charges familiales, je ne peux que me laisser emporter par la colère. Mais retenez ceci : je ne prône pas la violence !», déclare Émile D., conducteur de moto-taxi.

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