C’est un « mastodonte » des recherches sur la Communication qui est passé entre les murs de L’Université de Douala. Dominique Wolton, Directeur de recherche au CNRS en sciences de la communication, spécialiste des médias, auteurs d’une trentaine d’ouvrages et de plusieurs articles, celui dont les travaux contribuent à valoriser une conception de la communication qui privilégie l’homme et la démocratie plutôt que la technique et l’économie, a tenu une conférence avec les étudiants en Communication de la Faculté des Lettres et des Sciences humaines (FLSH) dans l’enceinte de l’institution universitaire de Douala.
Ce 12 Février 2017 dans l’amphi 200 de L’école supérieure des sciences économiques et commerciales (ESSEC), s’est tenue une conférence sur le thème « Les enjeux de la communication en Afrique à l’âge de la globalisation ». Avec pour conférencier un hôte de marque en la personne de Dominique Wolton, aux côtés du PDG de Publicity and Design M. Bertrand TIOTSOP, du Pr Thomas Atenga, Expert en Communication sociale et politique et par ailleurs chef de Département de Communication de la FLSH, du Pr Louis Roger KEMAYOU, spécialiste sur les questions de Communication des Organisations et du Dr MADIBA, Expert en Communication sociale.
Il a été question lors des différents échanges de la Communication comme un fait à repenser dans les divers rapports. Le Chercheur a remis sur la table la nécessité d’une communication qui prend en compte la culture de l’autre, ses façons de faire et de penser. Un bon usage qui serait la condition sine qua non de la démocratie. Dans un monde de plus en plus globalisé, l’Afrique se doit de préserver ses traditions dans les différents rendez-vous – « Le Problème des africains est de prendre la modernité sans garder nos traditions » a-t-il souligné.
Il a présenté un modèle linéaire de la communication qui ne prendrait pas en compte les machines mais plutôt l’intelligence de l’homme. La communication revêt plusieurs enjeux et souligne le chercheur, « Avec internet tout le monde voit tout et tout le monde sait tout » mais s’interroge par la suite « qu’est ce qui va changer ? ». A la question sur la possibilité de cohésion grâce à la communication dans une société multiculturelle et en crise, l’écrivain fait remarquer que « Dans la Communication de guerre, il ne faut jamais sous-estimer le silence des récepteurs… la liberté de la communication est la liberté de la démocratie ».
Il privilégie ainsi la négociation entre les différents acteurs. La communication consciente de l’interculturalité et pourvoyeuse des valeurs de coexistence pacifique entre modernité et tradition, culture locale et importée. « La croissance ne fait jamais la communication, les techniques ne font jamais la communication, ce sont les hommes ». L’homme est selon lui au centre de tout. C’est lui qui est apte à implémenter une politique humaniste voire philanthropique dans un processus de dialogue et de négociation permanent avec l’autre.