Le groupe terroriste nigérian Boko Haram enrôle, depuis quelques mois, de jeunes Camerounais dans la zone frontalière entre les deux pays.
Boko Haram n’opère pas qu’au Nigeria. Le groupe terroriste nigérian enrôle aussi de jeunes Camerounais dans la zone frontalière entre les deux pays, qui rejoignent ensuite des camps d’entraînement, selon des sources sécuritaires camerounaises. Environ 200 jeunes, âgés de 15 à 19 ans, de la zone de Kolofata, dans l’extrême-nord du Cameroun, ont été recrutés depuis février. Selon les autorités, ils sont toujours dans des camps d’entraînement de l’organisation terroriste, dans la brousse nigériane, explique à l‘AFP, sous couvert d’anonymat, un inspecteur de la police camerounaise, en poste dans la région.
Ces jeunes recrues sont issues de l’ethnie Kanuri, qu’on retrouve à Kolofata et dans d’autres localités de la région camerounaise de l’extrême-nord, mais aussi au Nigeria. Les Kanuri du Nigeria sont réputés pour fournir un nombre important de combattants à Boko Haram. Les jeunes sont attirés par les avantages que leur promettent la nébuleuse nigériane, dont l’argent notamment, selon un policier. Toutefois, nuance un commissaire de police, l’engagement aux côtés des islamistes n’est pas toujours volontaire. « Les Boko Haram tentent de les convaincre par la parole en interprétant le Coran à leur guise. Dans le cas où le jeune résiste, il y est contraint de force. Ceux qui ne veulent pas sont égorgés. Je connais un jeune de la région qui a subi ce sort ».
Depuis 2009, Boko Haram a tué plus de 5 000 personnes. Selon les organisations de défenses des droits de l’Homme l’organisation terroriste a tué pas moins de 1500 personnes depuis le début de l’année. L’armée qui a engagé une offensive en mai dernier contre la nébuleuse est dépassée par cette dernière qui continue à tuer de plus belle.