L’ancien chef de guerre centrafricain Armel Sayo a été arrêté au Cameroun alors qu’il tentait de rejoindre la France. Cette figure controversée, accusée de crimes de guerre et de tentative de coup d’État, relance le débat sur l’impunité des ex-rebelles en Afrique centrale.
C’est un visage connu des chroniques politico-militaires centrafricaines qui ont été interceptées ce vendredi dans un aéroport international du Cameroun. Armel Sayo, ancien chef de guerre et ex-ministre centrafricain, a été arrêté alors qu’il s’apprêtait à embarquer pour la France. Cette arrestation, menée par les forces de l’ordre camerounais, marque un tournant pour cette figure controversée, longtemps accusée de crimes de guerre et de tentative de coup d’État.
Un parcours entaché de zones d’ombre
Armel Sayo, neveu de l’ancien président centrafricain Ange-Félix Patassé, a marqué la République centrafricaine par ses allégeances changeantes et son passé tumultueux. Ancien leader du groupe rebelle Révolution Justice (RJ), il avait participé activement aux violences qui ont déchiré le pays entre 2013 et 2014, période marquée par des affrontements sanglants entre les milices Anti-Balaka et Séléka. Accusé de multiples exactions, son rôle a été épinglé par Amnesty International et des militants tels que Shance Lion.
Malgré ces accusations, Sayo s’est su rebondir. En 2019, il a intégré le gouvernement centrafricain comme ministre des Réformes de l’État, une nomination issue d’un accord de paix entre 14 groupes armés et les autorités. Cependant, son passage au sein de l’exécutif fut bref. En mars 2021, il est évincé, un événement qui marque le début de son exil en France.
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L’arrestation : un signal fort des autorités camerounaises
Depuis son départ du gouvernement, Armel Sayo avait gardé un profil discret, s’effaçant des radars politiques. Pourtant, l’homme de près de deux mètres restait sous le coup d’accusations graves, notamment celles de tentative de coup d’État sous le régime du président centrafricain Faustin-Archange Touadéra. Son interpellation au Cameroun relance le débat sur la coopération régionale face à l’impunité des anciens chefs de guerre.
Cette arrestation, fruit d’une collaboration entre les autorités camerounaises et centrafricaines, pourrait également révéler de nouvelles dynamiques géopolitiques en Afrique centrale. Elle envoie un message clair : même les figures les plus influentes ne peuvent échapper indéfiniment à la justice.