Une cinquantaine d’indépendantistes camerounais dont le vice-président du « Southern Cameroon’s National Council » (SCNC, mouvement irrédentiste), Nfor Ngala Nfor, a été interpellée le week-end dernier à Bamenda, dans la province anglophone du nord-ouest du Cameroun. Elle était toujours détenue lundi à la Gendarmerie, selon les familles.
« Nous ne pouvons pas tolérer que des militants d’un mouvement illégal qui tiennent une réunion illégale continuent de perturber l’ordre public et de défier l’Etat », a déclaré le commissaire Sanam du commissariat central de Bamenda.
Les leaders du SCNC, un mouvement irrédentiste qui réclame l’indépendance des deux provinces anglophones du Cameroun depuis quelques années, donnaient une conférence de presse à leur siège, à Cow-Street, sur l’offensive diplomatique qu’ils ont lancée en Europe, en Asie et en Amérique du Nord.
Les éléments de la Gendarmerie et de la Police sont intervenus sur l’ordre du préfet de la Mezam, Jules Marcelin Ndjaga, dont le message porté a d’ailleurs été lu sur insistance des activistes du SCNC.
Ayamba Ette Otun et Nfor Ngala Nfor, les deux principaux leaders du SCNC, se sont vivement opposés à leur interpellation.
« N’allez pas à l’encontre de vos propres lois », diront-ils en substance, rappelant que le nouveau code de procédure pénale interdit toute interpellation le samedi, jour non ouvrable et en exigeant de voir le mandat d’arrêt du procureur de la République.
Cette résistance pacifique que le préfet a qualifiée de « délinquance sénile » a été de courte durée, car quelque temps après, les activistes du SCNC ont rallié, à pied, la Compagnie de Gendarmerie de la Mezam, située à quatre kilomètres de leur lieu d’arrestation.
Ce qui a pris une allure d’une marche pacifique soutenue par une foule compacte qui, aussitôt, réclamait la libération inconditionnelle de leurs leaders et autres activistes interpellés.