L’installation du nouveau magistrat de la ville de Bertoua intervient dans un contexte extrêmement difficile, lié en grande partie à l’explosion démographique de cette ville. La voirie urbaine qui est un héritage du comice agro-pastoral de 1981 est en dégradation avancée.
Les autorités de la ville se sont attelées à la restaurer jusqu’ici avec les moyens rudimentaires sans véritable durabilité. Alphonse Wamane Mbele devra faire bouger les lignes du Projet C2D régional dont sa ville bénéficie et qui ne s’est pratiquement pas encore déployé à Bertoua comme c’est le cas à Bafoussam et à Garoua. C’est un projet qui intègre en bonne place la construction des voiries urbaines dans ses priorités.
Dans la même lancée, le nouveau délégué du gouvernement devra profiter de l’opportunité qu’offre le bitumage de la route Bertoua Batouri, inscrite dans le plan d’urgence triennal, pour améliorer cette voirie urbaine car les projets d’une telle envergure devraient bénéficier d’une manière ou d’une autre à des agglomérations qu’ils traversent ou côtoient. Une voie de contournement qui part de Manjou directement pour Bonis, longtemps programmée mais jamais construite pourrait enfin voir le jour, pour désengorger le centre urbain des nombreux camions et semi-remorques qui la polluent et causent de nombreux cas d’accidents mortels chaque année.
Le désordre urbain s’érige de plus en plus en règle à Bertoua, avec les ordures ménagères qui sont jetées n’importe où, et la prolifération des garages érigés sur l’emprise publique. Le nouveau magistrat municipal devra œuvrer pour un retour à plus de civisme de ses concitoyens et à l’amélioration de leur cadre de vie.
La ville de Bertoua a soif, ce n’est plus un secret. Un projet de réhabilitation et d’extension du réseau d’eau potable est actuellement progressivement mis en œuvre, mais n’intègre pas les zones périphériques de Bertoua alors que la ville s’agrandit de plus. Il sera donc question pour le nouveau délégué du gouvernement d’exercer un véritable plaidoyer pour que ces nouveaux quartiers soient pris en compte. Il devra également prendre soin des infrastructures urbaines existantes, notamment du nouveau marché moderne de Bertoua, un joyau architectural don du chef de l’Etat qui peine à être véritablement capitalisé et rentabilisé depuis son ouverture.
D’autres tâches régaliennes interpellent Wamane Mbele, telles que définies par les dispositions de l’article 115 et 116 de la loi du 22 juillet 2004 fixant les règles applicables aux communes.
Il n’est pas superflu de rappeler que le délégué du gouvernement est chargé de la préparation et de l’exécution des délibérations de conseils de communauté, de la préparation et l’exécution du budget de la communauté, de l’organisation et de la gestion des services de la communauté, de la gestion des ressources et du patrimoine de la communauté, de la représentation de la communauté dans les cérémonies protocolaires, etc. Une nouvelle fonction qui ne sera visiblement pas de tout repos pour le nouveau délégué du gouvernement.
Avant sa nomination, Alphonse Wamane Mbele, originaire de Manjou, petite localité située à proximité de Bertoua dans la Région de l’Est, occupait le poste de Président du conseil d’administration de l’observatoire national de l’environnement. Cet ingénieur de formation âgé de 58 ans, remplace à ce poste Dieudonné Samba, qui a été promu nommé Conseiller spécial à la présidence de la République, lors du réaménagement gouvernemental du 2 octobre 2015.