Dans une note d’information de Joseph Le, ministre camerounais de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra), signée le 18 novembre 2024, il en ressort que 1172 agents publics, sont rayés des effectifs. A la suite d’une opération qui consistait à recenser les employés de l’Etat, il s’est avéré que ces personnels, pour certains, ont brillé par leur absence chronique au lieu de travail, pour d’autres, ne sont rattachés à aucune administration, et en plus tous passaient à la caisse à chaque fin du mois.
Selon l’économiste Gabriel M, « cette situation n’a que trop duré. Je suis très content pour cette opération de comptage physique des personnels de l’État en abrégé « Coppe », qui a permis de mettre à nu des personnes qui ont pillé les caisses de l’État pendant des années. Alors, nous le bas peuple, avons quelques questions qui brûlent nos lèvres. Il y a entre autres interrogations : Comment ces personnels fictifs ont-ils fait pour avoir des matricules ? A quoi servent les ordinateurs flambant neufs dans les bureaux ? Leurs chefs hiérarchiques n’étaient-ils pas au courant de ces cas de personnels fictifs et des cas d’absences chroniques? Ces différents responsables ne tiennent-ils pas de réunions avec leurs collaborateurs ? ».
Une situation qui fait gonfler le taux de chômage
« Lorsque je fais une analyse froide de cette situation qui non seulement, fait gonfler le taux de chômage, en laissant croire qu’il n’y a pas de postes vacants dans nos administrations et autres institutions, mais également fait perdre beaucoup d’argent à notre pays, je suis en droit de dire que cela est fait avec la complicité de certains responsables. Alors, quel sort sera réservé à ces 1172 faux agents de l’État », ajoute-t-il.
« Pour ma part, ces personnels fictifs sont pour la plus part, protégés par les responsables. Vous ne pouvez pas me dire qu’un responsable sait bien que son collaborateur est allé en mission à l’étranger. Son séjour expiré, il y reste toujours, et son salaire continue à passer. Et à chaque fin du mois, un membre de sa famille passe à la caisse. Comment expliquez-vous cela ? Un autre cas : vous passez dans un bureau, la veste est toujours accrochée sur le siège de la personne appelée à l’occuper. Dans un chantier, vous rencontrez cet agent de l’État, en train de mener une autre activité, alors qu’à cette heure-là, il y a des dossiers à traiter. Et une file d’usagers attend impatiemment l’arrivée du « Messie ». Le chef ne voit-il pas cela ? », s’insurge le camionneur Philippe S.
Des rencontres trimestrielles comme solution
« J’émets le vœu de ce que tous les ministères et autres institutions étatiques tiennent des rencontres trimestrielles, que cette opération de comptage physique, soit menée régulièrement, et que les fraudeurs soient punis conformément à la loi, car cela fera peur, à qui conque aura l’intention de s’y lancer. En procédant de cette manière, nous saurons qui fait quoi dans tel ou tel ministère, en plus, nous verrons un peu plus clair dans nos finances », conclut-il. Rappelons que, déjà, en 2021, près de 500 fonctionnaires avaient été extirpés du fichier de la solde de la Fonction publique. Un toilettage qui n’avait fait beaucoup,de bruit à l’époque.