Une attaque djihadiste ciblant une base militaire à Darak, dans l’Extrême-Nord du Cameroun, a été violemment repoussée par la Force multinationale mixte (FMM). L’opération a coûté la vie à dix terroristes de Boko Haram et ISWAP, illustrant la pression constante dans cette zone stratégique.
Mercredi à l’aube, l’Extrême-Nord du Cameroun a été le théâtre d’une confrontation sanglante entre la Force multinationale mixte (FMM) et des djihadistes de Boko Haram et ISWAP. L’assaut, mené contre une base militaire à Darak, a coûté la vie à dix terroristes. Retour sur cet affrontement qui reflète l’intensité de la lutte contre le terrorisme dans le bassin du lac Tchad.
Une attaque repoussée à Darak
À l’aube de mercredi, des djihadistes ont pris pour cible une base militaire de la FMM située à Darak, dans la région du Logone-et-Chari. Selon le lieutenant-colonel Olaniyi Osoba, officier de communication de la FMM, les troupes ont immédiatement riposté, engageant un violent combat.
Au terme de cet affrontement, six membres de Boko Haram ont été neutralisés, tandis que plusieurs autres prévoyaient la fuite. L’opération a laissé cinq soldats de la FMM blessés, rappelant la dangerosité de ces affrontements fréquents dans cette région.
Une embuscade réussie près de Mozogo
Plus tard dans la journée, la FMM a intensifié ses efforts en poursuivant les terroristes en fuite. Une embuscade tendue près de Mozogo, à environ 200 km de Darak, a permis de neutraliser quatre autres membres de Boko Haram. Cette intervention démontre l’efficacité des stratégies de terrain de la FMM face à des groupes armés bien réussis.
Le lieutenant-colonel Osoba a souligné l’importance de cette victoire dans la lutte contre l’insécurité qui mine la région depuis plus d’une décennie.
Un contexte régional sous tension
Depuis 2009, Boko Haram et l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP) sèment la terreur dans le bassin du lac Tchad, faisant plus de 40 000 morts et déplaçant près de 2 millions de personnes. Cette région, marécageuse et difficile d’accès, sert de refuge stratégique pour ces groupes armés.
La FMM, qui regroupe des troupes du Cameroun, du Nigeria, du Tchad et du Niger, joue un rôle central dans la lutte contre ces organisations terroristes. Avec ses 8 500 hommes déployés, cette force multinationale s’efforce de protéger les populations civiles et de stabiliser la région.
Des défis persistants pour la FMM
Malgré ces succès militaires, les défis restent nombreux. En novembre dernier, le président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno avait menacé de se retirer de l’alliance, dénonçant un manque de coordination entre les États membres.
De telles tensions politiques risquent de fragiliser le FMM, au moment où la menace djihadiste reste omniprésente. Ces dissensions internes portent sur la question de l’avenir de cette coalition régionale, pourtant essentielles pour la sécurité dans le bassin du lac Tchad.