Les 800 employés de Cameroon Airlines (CAMAIR), la compagnie nationale de transport aérien du Cameroun, sont dans l’expectative depuis que le président Paul Biya a mis fin mardi aux fonctions de l’administrateur provisoire, Maul Ngamo Hamani.
Depuis mercredi, le siège de la compagnie est fermé et gardé par la police et des vigiles privés, et aucun employé ni usager ne peut y accéder. Selon des syndicalistes interrogés par la PANA, la situation de la CAMAIR n’a jamais été aussi critique.
« Au plus fort de la période de tension à la CAMAIR, il y avait toujours une petite lueur d’espoir. Il y a eu des moments où l’on a saisi tout ce que nous avions comme aéronef, et malgré cela, les employés gardaient leur moral de militaire, et on s’en sortait toujours. Cette fois-ci, c’est fini. La CAMAIR c’est fini », se plaint un steward.
Le pessimisme a donc fini par gagner les 800 employés de la CAMAIR contre 1309 en 2005, qui représentent une masse salariale mensuelle de 400 millions de FCFA en 2007, contre 700 millions de FCFA en 2005.
Avec le limogeage de l’administrateur provisoire, la compagnie camerounaise de transport aérien n’a plus de dirigeant, le régime de l’administration provisoire ayant fait disparaître les organes de direction et de gestion de la structure.
Avant de mettre fin aux fonctions de l’administrateur provisoire, les vols long courrier de la CAMAIR avaient été suspendus.
Selon un cadre commercial, l’activité autour de la desserte de Paris constitue 80%, voire 90% du temps de travail des employés de la CAMAIR.
« Maintenant que l’on ne peut plus se déployer à l’international, il est évident que nous nous tournons les pouces. En réalité, depuis que l’on a pris la décision de ne plus faire voler le Boeing 767-300, nous sommes en chômage. Et c’était un prélude de la fin de la CAMAIR », explique-t-il.
Paul Ngamo Hamani, nommé le 23 février 2005 administrateur provisoire de la CAMAIR pour un mandat de 6 mois renouvelable, y a passé 3 années, sans que les missions – assurer le fonctionnement et la stabilité de la société pour préparer la privatisation – qui lui avaient été assignées ne soient atteintes.
Créée le 26 juillet 1971 et rebaptisée « 11ème province » du fait que le Cameroun en compte 10, la CAMAIR est en voie de privatisation depuis environ 2 ans, sous l’impulsion des institutions de Brettons Woods.