Un calme précaire règne ce mardi dans diverses régions de l’Afrique du Sud, au sortir d’un autre week-end de violences xénophobes qui touchent maintenant sept des neuf provinces du pays.
Les Forces de police de l’Afrique du Sud, qui bénéficient de l’appui de l’armée, estiment que la situation est « relativement » calme dans l’important poumon économique de Gauteng, où cette violence a commencé il y a deux semaines. Cependant, plusieurs milliers d’étrangers, en particulier des Mozambicains et des Zimbabwéens, continuent d’affluer vers les frontières pour échapper à la pire violence de la période post- apartheid de l’Afrique du Sud.
Dans une allocution diffusée dimanche par la télévision nationale, le président Thabo Mbeki affirme que la violence xénophobe honteuse des deux dernières semaines était en contradiction avec tout ce que les Sud-africains avaient réalisé depuis la victoire sur l’apartheid.
« Les actes honteux de quelques personnes ont terni le nom de l’Afrique du Sud par des actes criminels contre nos frères et soeurs africains d’autres parties du continent, ainsi que des résidents étrangers, notamment d’Asie. Jamais, depuis la naissance de notre démocratie, nous n’avions été les témoins d’une telle inhumanité », a-t-il déclaré.
Le président a ensuite déclaré que les Sud-africains doivent se souvenir de ce que leur lutte pour la libération a toujours été à la fois nationale et panafricaine. « Nous ne devons jamais oublier que notre économie a été construite par l’effort conjugué d’Africains issus de tous les pays de notre région et dont plusieurs sont morts dans nos mines avec leurs collègues Sud-africains. De même, nous ne devons pas oublier que de nombreuses personnes d’autres pays africains ont aidé à construire notre mouvement de libération, tandis que de nombreux autres de notre région sont morts du fait de l’agression de l’apartheid, car ils nous soutenaient dans la lutte pour défaire ce système de l’apartheid », a-t-il indiqué.
La vigilance : nouveau mot d’ordre du gouvernement
Cependant, le Comité interministériel (IMC), chargé de faire l’évaluation de la réaction du gouvernement aux attaques menées contre des ressortissants étrangers, a visité plusieurs des zones touchées de Gauteng.
Le ministre de la Sûreté et de la Sécurité, Charles Nqakula, qui préside l’IMC, était accompagné du ministre de la Justice et de l’Evolution constitutionnelle, Bridgette Mabandla, de la ministre de l’Education Naledi Pandor, de la vice-ministre de la Sûreté et de la Sécurité, Susan Shabangu, ainsi que des Comités de Direction de l’administration de la Province de Gauteng – des responsables de l’Administration provinciale et locale, Dorothy Mahlangu, du Développement social, Kgaogelo Lekgoro, et de la Santé, Brian Hlongwa.
Les ministres ont réaffirmé aux communautés touchées que le gouvernement est fortement préoccupé par les violences perpétrées dans certaines zones du pays, donnant également aux citoyens de nouvelles assurances quant à la détermination du gouvernement à prendre en charge leurs préoccupations.
L’équipe ministérielle a mis l’accent sur la nécessité de faire montre de vigilance et, pour les communautés, d’éviter d’être manipulées jusqu’à commettre des actes violents contre des tiers.