CAF : l’amende embarrassante pour le club du président Motsepe


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Patrice Motsepe, président CAF
Patrice Motsepe, président de la CAF

La CAF a frappé fort, et cette fois, le coup est tombé tout près du sommet. Le Mamelodi Sundowns, club du président Patrice Motsepe, a écopé d’une lourde amende après des violences en tribunes lors d’un match de Ligue des champions. Une sanction inédite qui met la gouvernance du football africain face à ses contradictions.

C’est une décision qui sème le désordre pour la Confédération africaine de football (CAF) : l’instance dirigée par Patrice Motsepe vient de sanctionner… le propre club de son président. Le Mamelodi Sundowns, propriété du milliardaire sud-africain et vice-président de la FIFA, a écopé d’une amende de 100 000 dollars à la suite de graves incidents survenus lors d’un quart de finale de la Ligue des champions. Une affaire qui interroge sur la rigueur de l’application des règlements, même au plus haut niveau.

Sécurité défaillante lors d’un match sous tension

Le 1er avril 2025, les Mamelodi Sundowns affrontaient l’Espérance de Tunis à Pretoria pour le match aller des quarts de finale de la Ligue des champions de la CAF. Si la victoire des Sud-Africains 1-0 les a bien lancés vers une qualification en demi-finale, l’événement a surtout été marqué par des affrontements violents entre supporters. Des scènes de chaos dans les tribunes qui ont mis en lumière d’importants manquements aux dispositifs de sécurité du côté sud-africain. Le Jury disciplinaire de la CAF a jugé que le club de Motsepe avait violé plusieurs articles du Code disciplinaire et du Règlement de sécurité, notamment les articles 82, 83.2, 32 et 35.

L’amende de 100 000 dollars infligée aux Sundowns est lourde, mais aussi très symbolique. Jamais auparavant la CAF n’avait sanctionné aussi fermement un club directement lié à son président en exercice. Motsepe, à la tête de la Confédération depuis 2021 et récemment réélu sans opposition, se retrouve ainsi dans une position délicate. Bien que la sanction ait été prononcée par un jury disciplinaire indépendant, cette affaire jette une ombre sur la gouvernance de la CAF et soulève des interrogations sur l’impartialité et la transparence de ses décisions. L’organisation a toutefois insisté sur le fait que les Sundowns devront strictement appliquer les consignes de sécurité lors de leurs prochaines apparitions continentales.

L’Espérance encore plus lourdement punie

Si les Sundowns sont dans l’embarras, l’Espérance de Tunis, leur adversaire du 1er avril, n’est pas en reste. Le club tunisien a été jugé responsable de la mauvaise conduite de ses supporters et sanctionné à hauteur de 150 000 dollars. Cette amende, la plus élevée de cette série de décisions disciplinaires, reflète la gravité des débordements observés dans les tribunes. La CAF a invoqué les articles 82 et 83 de son Code disciplinaire pour justifier cette punition, visant clairement les agissements de fans qui ont participé aux affrontements.

Ironie du calendrier : les deux clubs sanctionnés, Sundowns et Espérance, participeront tous deux à la première Coupe du monde des clubs élargie à 32 équipes, organisée par la FIFA aux États-Unis du 14 juin au 13 juillet 2025. Les Sud-Africains, versés dans un groupe relevé avec le Borussia Dortmund, Ulsan et Fluminense, évolueront à Orlando, Cincinnati et Miami. De leur côté, les Tunisiens affronteront notamment Chelsea et Flamengo à Philadelphie et Nashville. Une vitrine mondiale qui impose exemplarité et discipline. À moins de deux mois de l’événement, ces sanctions rappellent que les exigences de sécurité ne sont pas une simple formalité – même pour les clubs les plus prestigieux du continent.

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