Des échanges de tirs à l’arme lourde entre les forces centrafricaines et des mutins, encore non identifiés, ont eu lieu cet après-midi, non loin de Bangui. C’est au nord de la ville que les tirs ont été les plus soutenus.
» Il y a des tirs entre des rebelles que nous n’avons pas encore identifiés, et notre armée au nord de Bangui mais cela a l’air de se calmer. Nous maîtrisons totalement la situation « , affirme-t-on à la Primature. Selon des sources diplomatiques occidentales, au contraire, les rebelles ont gagné du terrain. En début d’après-midi, les tirs étaient localisés au PK-12, un quartier situé au nord de Bangui, mais un autre quartier,36 villas, situé à 10 km de la capitale, est lui touché par les échanges à l’arme lourde. »
Les forces centrafricaines, appuyées par les troupes libyennes, pilonnent les rebelles. Pour l’instant, on ne sait pas qui sont les mutins. Mais les tirs se rapprochent « , affirme un diplomate. A l’heure où nous mettons en ligne cet article, (16 heures à Bangui, 17 heures à Paris), deux avions libyens survolent la capitale centrafricaine, selon des témoignages recueillis auprès des habitants.
Guerre et paix
Les quartiers nord, où sont concentrés les tirs, sont considérés comme des fiefs du président Ange-Félix Patassé et de l’ancien chef d’état-major des forces armées centrafricaines, François Bozizé. Ce dernier, après s’être exilé au Tchad depuis novembre dernier, s’est installé en France il y a deux jours. Une décision qui a déclenché l’ire de Bangui. » Nous sommes inquiets que Bozizé ait été accueilli en France. Il est éloigné (du Tchad, ndlr) d’accord, mais le fait qu’il soit en France, c’est un peu comme s’il était à Bangui. François Bozizé a trop de complices en France, de gens qui le manipulent. Cela ne nous rassure pas du tout qu’il soit en France « , avait déclaré le porte-parole de la présidence centrafricaine, Prosper N’Douba,
La Centrafrique connaît une instabilité politique chronique. Le président Ange-Félix Patassé a déjà essuyé plusieurs tentatives de coups d’Etat.