L’Organisation internationale de la francophonie (OIF) célèbre sa journée mondiale, ce jeudi, dans plus de 70 pays. L’Organisation qui ne cesse de s’élargir semble à un tournant, alors que le mandat d’Abdou Diouf à sa tête se termine cette année.
La journée mondiale de la francophonie est fêtée, ce jeudi, dans 77 pays, qui rassemblent autour de 220 millions de francophones. Créée en 1998 par l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), cette journée est l’occasion de célébrer la langue française. C’est la dernière fois qu’Abdou Diouf, chef d’Etat du Sénégal, présidera l’institution, pour cette date symbolique.
Le secrétaire général en exercice de l’OIF, en poste depuis 2003, a voulu orienter l’organisation vers un rôle politique de promotion des valeurs démocratiques et de bonne gouvernance. Son successeur sera connu lors du prochain sommet de l’organisation qui se tiendra à Dakar, à l’automne prochain.
Des débats sont en cours entre les différents pays membres sur le sens à donner à cette organisation et sur les valeurs communes à tous ces pays. L’OIF ne cesse de s’agrandir de pays d’Amérique, d’Europe, d’Asie et même du Moyen-Orient, à l’image du Qatar, entrée dans l’institution en octobre 2012, et qui revendique clairement sa volonté de développer son influence dans l’espace francophone.
La langue française en danger
Le nombre de francophones devrait passer à 400 millions en 2025 et à plus de 700 millions en 2050. Autour de 80% de cette population sera en Afrique, selon certaines prévisions. Le développement de l’enseignement du français n’est pas corrélé à cette augmentation démographique. Le niveau de pratiques de la langue est donc en train de baisser dans nombre de pays et on assiste à une recrudescence des langues régionales.
Face à cela, la France a décidé de lancer un programme intitulé « 100 000 professeurs pour l’Afrique » en vue de multiplier l’utilisation du numérique pour l’enseignement du français par des programmes de cours en ligne en accès libre, aussi bien pour les professeurs que pour les étudiants.
« Nous sommes confrontés à une course de vitesse entre la croissance démographique et la croissance éducative. Il faut nous mobiliser pour soutenir le français », a déclaré, ce jeudi, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Des programmes pédagogiques, des réseaux sociaux pour les professeurs et des outils méthodologiques pour favoriser l’enseignement professionnel, notamment dans le tourisme, la santé et la diplomatie, vont être mis en place pour soutenir l’enseignement du français. Plus de 20 pays comme l’Algérie, Madagascar, le Togo et la Mauritanie, ont des établissements qui mettent en place ces programmes.
« Lorsque nous espérons ensemble, une nouvelle réalité prend immanquablement forme. Célébrons une manière francophone de vivre ensemble » explique Abdou Diouf, à l’occasion de cette journée.
