Quatre des cinq mineurs suspectés d’avoir mis le feu à un bus, samedi à Marseille (France), ont été mis en examen et écroués jeudi. S’ils sont reconnus coupables et que la jeune femme d’origine sénégalaise grièvement brûlée subit une infirmité permanente, ils encourent chacun 30 ans de réclusion criminelle. Si elle décède, ils risquent la prison à perpétuité.
La juge d’instruction Pascale Liégois a mis en examen et écroué, jeudi, quatre des cinq mineurs soupçonnés d’avoir mis le feu à un bus, samedi dernier à Marseille (France), faisant une brûlée grave. Le cinquième adolescent, âgée de moins de 16 ans, aurait été entendu comme témoin assisté, avant de recouvrer la liberté, comme l’avait requis le parquet. Tous avaient été arrêtés mardi matin, non loin du lieu du drame. Selon le quotidien Le Figaro, un sixième mineur a été interpellé ce vendredi matin, toujours à proximité de l’incendie.
Les quatre jeunes incarcérés, âgés entre 15 et 17 ans, ont notamment mis en examen pour « incendie volontaire ayant entraîné une infirmité ou une mutilation permanente ». Pour le moment, trois d’entre eux ont reconnu « avoir eu des actes personnels en lien avec cet incendie » mais n’ont « pas fait d’aveux complets », a expliqué le procureur de la République, Jacques Beaume, dont les propos sont rapportés par le quotidien Libération. Toutefois, certains n’écartent pas la thèse selon laquelle ils auraient agi par « mimétisme » suite aux incendies de bus qui s’étaient déroulés plus tôt en région parisienne.
S’ils sont reconnus coupables et que la victime d’origine sénégalaise souffre d’une infirmité permanente, ils risquent 30 ans de réclusion criminelle. En cas de décès de Mama Galledou, brûlée à 62%, ils encourent la prison à perpétuité. Une cour d’assises pourra d’ailleurs ne pas tenir compte de la minorité pour les accusés âgés de plus de 16 ans, d’après le procureur.
L’avocat de l’un des mineurs regrette une précipitation
L’avocat de l’un des jeunes estime que tout est allé trop vite. « Dans une affaire aussi grave, l’enquête aurait gagné à être plus approfondie a déclaré Maître Thierry Ospital à l’agence Reuters. J’ai le sentiment que tous ceux qui seront écroués ne sont pas les seuls responsables. » Auprès du journal Libération, il regrettait également que « la détermination du rôle de chacun n’ait pas pu être établie » et estimait que trop peu de temps avait été employé pour « vérifier les renseignements anonymes » reçus par les enquêteurs.
Les quatre mineurs sont incarcérés dans « différentes maisons d’arrêts de la région », selon Pascale Liégois, dont les propos sont rapportés par l’agence Reuters. Leur victime présumée reste entre la vie et la mort. Un communiqué de la direction de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille explique : « Son état clinique est stationnaire. Elle est toujours traitée par ventilation artificielle sous appareil respiratoire et les médicaments sédatifs sont poursuivis ».
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Mise à jour : 9h28