Près de 300 000 Burundais, victimes des inondations qui touchent le pays depuis novembre 2006, vont recevoir une aide alimentaire du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies et des semences de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a indiqué un responsable du PAM.
« L’objectif est de préparer les gens en vue de la prochaine récolte et d’apporter une aide alimentaire d’urgence aux régions sinistrées du nord et du nord-est du Burundi », a expliqué mercredi Guillaume Foliot, chargé de programmes au PAM.
L’agence va fournir une aide entre le 15 février et le 15 mars, dans le cadre de son programme de distribution de la ration de protection des semences, a souligné M. Foliot. Le PAM distribue des vivres en même temps que la FAO qui fournit des semences aux familles des agriculteurs, pour éviter qu’elles ne consomment ces semences, a-t-il ajouté.
Les pluies diluviennes qui tombent depuis novembre 2006 ont détruit les cultures et infrastructures de plusieurs régions, obligeant le gouvernement à mettre en place un fonds de solidarité pour venir en aide aux déplacés victimes des inondations dans les provinces de Muyinga, Kirundo, Cankuzo, Karuzi, Kayanza, Ngozi et Muyinga.
Outre le PAM, le gouvernement, la Société nationale de la Croix-Rouge du Burundi et plusieurs autres organisations humanitaires ont fourni des vivres et une aide non alimentaire aux victimes des inondations.
La Croix-Rouge a « déjà porté assistance à 844 personnes, sur les 1 187 sinistrés de Gatumba, dans la province de Bujumbura Rural », a affirmé Venerand Nzigamasabo, le responsable des opérations de secours et de gestion des catastrophes à la Croix-Rouge burundaise.
Selon M. Nzigamasabo, les sinistrés ont reçu des seaux, des couvertures, des moustiquaires, du savon, des vêtements et produits chimiques pour purifier l’eau et désinfecter les sources d’eau. La Croix-Rouge a également mené des campagnes de sensibilisation à l’hygiène dans les zones sinistrées.
Dans la province de Cibitoke (nord-ouest), la Croix-Rouge burundaise a distribué des haricots et des légumes dans 300 foyers et envisage d’en faire autant dans la province de Ruyigi (nord-est).
Une mission difficile à assurer
Dans un communiqué conjoint publié la semaine dernière, le PAM et les organisations humanitaires présentes au Burundi ont fait part des difficultés qu’elles rencontrent pour accéder aux personnes ayant besoin d’une aide humanitaire d’urgence. Si l’on veut éviter une crise humanitaires, une aide d’urgence devra être apportée aux deux millions de personnes, victimes des récentes inondations, ont prévenu les humanitaires.
Ce communiqué fait suite aux appels consolidés (CAP) lancés la semaine dernière par les agences des Nations Unies et les organisations humanitaires en vue de collecter 132 millions de dollars américains pour le financement leurs opérations au Burundi, en 2007.
A l’issue d’une mission d’évaluation menée en janvier 2007, le PAM et la FAO ont indiqué que les pluies diluviennes et les inondations ont détruit 50 à 80 pour cent des récoltes de novembre, et la majorité de la récolte d’haricots, patates, maïs, sorgho et riz de janvier, dans la plupart des régions du pays.
Pour Gérard van Dijk, directeur-pays du PAM, les conséquences risquent d’être désastreuses si une aide d’urgence n’est pas fournie aux nécessiteux. « Vu le temps qu’il faut pour acheminer l’aide alimentaire et de toute la logistique jusqu’au Burundi, il n’y a plus de temps à perdre ; nous avons besoin maintenant d’un soutien de la communauté internationale pour aider les populations jusqu’au mois de juin », a-t-il indiqué.
La mission d’évaluation du mois de janvier a établi que les populations vulnérables ont mis en place des stratégies de survie consistant à ne faire qu’un repas par jour et à ne consommer que des aliments résistants à la sécheresse, notamment le manioc ou les bananes amères.