Le Parti pour la libération du peuple hutu/Front national de libération (PALIPEHUTU-FNL, rébellion) s’est, à nouveau, livré à une démonstration de force, dans la nuit de mardi à mercredi, en larguant une dizaine d’obus de mortier sur Bujumbura depuis les montagnes surplombant la capitale burundaise. Alors que le gouvernement tente de nouer le dialogue acec les rebelles, l’armée reste intraitable.
Les attaques au mortier sur Bujumbura, dans la nuit de mardi à mercredi, du PALIPEHUTU-FNL n’ont fait que des dégâts matériels mineurs, notamment dans les enceintes de la nonciature apostolique et au campus universitaire de Kiriri. Des bombardements similaires avaient caractérisé la nuit de jeudi à vendredi dernier tout autour de la capitale burundaise.
L’armée burundaise et le dernier mouvement rebelle encore actif au Burundi s’accusent mutuellement de la relance des hostilités qui violent dangereusement l’accord de cessez-le-feu liant, théoriquement, les deux parties belligérantes depuis le 07 septembre 2006.
Au moins une vingtaine de rebelles et six soldats loyalistes ont déjà perdu la vie dans les duels d’artillerie et les offensives terrestres auxquelles se livrent les deux parties belligérantes depuis bientôt une semaine.
Le front nord-ouest de Bujumbura est, cependant, resté calme, pour la seconde journée consécutive, suite à une contre-offensive terrestre et aérienne soutenue de l’armée régulière sur les positions rebelles.
Ces affrontements n’ont cependant pas empêché les citoyens de vaquer normalement aux occupations quotidiennes dans la ville de Bujumbura où les nuits sont, par contre, devenues cauchemardesques et moins animées par crainte de nouveaux bombardements.
Le gouvernement tend la main aux rebelles
Pour ce qui est des réactions, la démonstration de force du PALIPEHUTU-FNL a poussé, mardi, le ministre burundais de la Défense nationale et des anciens combattants, le major-général Germain Niyoyankana, à tendre la main et faire savoir que le mouvement rebelle restait le bienvenu à la table des négociations pour vider les questions encore litigieuses dans l’accord de cessez-le-feu et qui poussent à la relance des hostilités.
L’armée reste, par contre, intraitable sur l’offre rebelle de cesser les hostilités à condition que les forces gouvernementales acceptent de retourner dans les casernes. « Cela n’est pas envisageable dans un contexte de guerre », a signifié aux rebelles, le porte-parole de la Force de défense nationale (FDN), le lieutenant-colonel Adolphe Manirakiza.
Une rencontre sécuritaire des chefs d’état-major des armées burundaise, congolaise, ougandaise et rwandaise, a pris fin mardi soir à Bujumbura, sur la condamnation du PALIPEHUTU-FNL pour avoir relancé les hostilités et l’engagement à coopérer étroitement à la neutralisation des « forces négatives » qui collaborent à la déstabilisation de la paix dans la région des Grands Lacs.