Burundi : les FNL désertent les négociations de paix


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Les représentants du bras politique des Forces nationales de libération ont quitté les pourparlers de paix de Bujumbura entre la fin de la semaine dernière et de ce début de semaine. Alors que l’armée burundaise se prépare en cas de reprise des hostilités, le Palipehutu-FNL assure qu’il n’est pas question pour lui d’enterrer le poussif processus de paix.

Ils sont tous partis. Malgré la surveillance rapprochée dont ils faisaient l’objet, tous les représentants du Parti pour la libération du peuple hutu-Forces nationales de libération (Palipehutu-FNL) ont quitté la table des négociations de paix qui se tenaient à Bujumbura sous la médiation sud-africaine. Le 21 juillet, le chef des opérations militaires et de renseignement du mouvement, Jean-Berchmans Ndayishimiye, a pris le maquis. Lundi, six cadres se sont échappés et, dans la nuit de lundi à mardi, 21 cadres se sont fait la belle. Ils auraient tous rejoint Jean-Berchmans Ndayishimiye dans le Bujumbura rural, pour certains avec la complicité de combattants armés du FNL.

Processus de paix en danger ?

« Tout est calme malgré tous ces départs et les différents acteurs, ONU, UA (Union Africaine, ndlr), médiation sud-africaine et initiative régionale sont en train de se concerter pour voir comment relancer le processus de paix », a indiqué à l’AFP le colonel Ahmed Muhammed, conseiller militaire à l’UA. Reste que certains se demandent ce qu’il advient du processus de paix, et plus précisément du cessez-le-feu signé le 7 septembre 2006 entre le gouvernement et le Palipehutu-FNL, seul groupe dissident à n’avoir pas baissé les armes.

Le général Godefroid Niyombare, chef d’Etat-major de l’armée, a expliqué lundi à l’AFP que les fuites « confirmaient une fois de plus les renseignements que nous avons et qui indiquent que les FNL veulent reprendre la guerre ». Selon des informations militaires, les rebelles seraient forts d’entre 4 000 et 6 000 hommes et recruteraient dans tout le pays. « Nous avons décidé de réorganiser nos positions militaires autour de la capitale, pour éviter toute mauvaise surprise, a précisé le porte-parole de l’armée burundaise à l’AFP. (…) Notre but est de protéger la population en cas d’attaque rebelle, nous n’avons nullement l’intention d’engager les hostilités. »

Peur du chaos

« Engager les hostilités », ce ne serait pas non plus l’intention des dissidents FNL. « Le Palipehutu-FNL ne veut pas reprendre la guerre. Nous sommes engagés sur la voie des négociations et nous allons continuer », a assuré à l’AFP Pasteur Habimana, porte-parole des FNL. Jacques Bigirimana, un responsable de la rébellion, a par ailleurs précisé que Jean-Berchmans Ndayishimiye était parti pour rendre compte de l’évolution des négociations à ses supérieurs et souligné que les membres de la délégation étaient libres de leurs mouvements.

Ce qui sous-entend que Jean-Berchmans Ndayishimiye devrait revenir. Son retour est d’autant plus indispensable qu’il dirige une quinzaine de rebelles participant au Mécanisme conjoint de vérification et de suivi, qui doit mettre en œuvre l’accord de cessez-le-feu de 2006. Un processus poussif, qui bute sur certaines revendications des FNL, comme la libération de prisonniers politiques et de guerre rebelles. En attendant des nouvelles du maquis, le changement de positions de l’armée sur le terrain et l’activisme des dissidents, que rapportent des témoins, effraient les populations dans le Bujumbura rural. D’aucuns craignent que le chaos succède à la quasi-accalmie qui règne depuis l’accord de septembre 2006.

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