L’opposant Agathon Rwasa, qui avait, dans un premier temps, boycotté les élections législatives et communales du 29 juin au Burundi, siège désormais à l’Assemblée nationale. Il a été élu, ce jeudi, vice-président de l’institution.
Agathon Rwasa, le principal opposant burundais, qui avait boycotté les élections présidentielle, législatives et communales, siège désormais à l’Assemblée nationale. Il a même été élu le vice-président de l’institution, ce jeudi. Agathon Rwasa a été élu avec 108 voix sur 112, avec le soutien du CNDD-FDD, le parti présidentiel.
Pourtant, l’ensemble des opposants, Agathon Rwasa en tête, avaient affirmé boycotter les élections législatives et communales du 29 juin et la Présidentielle du 21 juillet, mais la Commission électorale (CENI) avait maintenu leur candidature. Tous contestaient la candidature à la Présidentielle du Président sortant Pierre Nkurunziza, qui a été finalement réélu pour un troisième mandat.
Pour sa part, Agathon Rwasa a expliqué son geste, lundi dernier, arguant qu’il voulait « jouer le jeu » pour aider à sortir son pays de la crise. Un choix contesté par l’opposition. « On doit se rendre à l’évidence, le forcing de Nkurunziza a bien réussi,» avait-il dit, lundi, en demandant « faut-il abandonner à leur sort tous ces gens qui ont voté pour nous, quand bien même les résultats publiés ne sont pas si réalistes que ça ? », avait-il questionné.
La candidature du Président Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat a plongé, depuis fin avril, le Burundi dans une grave crise politique, qui a entraîné de nombreuses manifestations, durement réprimées. Bilan : 100 morts. Selon la société civile en tête de la contestation suivie par l’opposition, le troisième mandat du chef d’Etat burundais va à l’encontre de la Constitution.
Même si Pierre Nkurunziza est réélu, la situation est toujours tendue au Burundi. La grogne est toujours vive contre le Président burundais. Des observateurs craignent même une guerre civile dans le pays.